par RFI
Article publié le 23/05/2008 Dernière mise à jour le 23/05/2008 à 06:11 TU
La rencontre n'était pas évidente, compte tenu des différents épisodes qui ont rythmé cette crise depuis maintenant trois semaines. C'est donc une première, et il faut surement s'en féliciter, d'autant que les relations entre la junte et l'ONU, déjà mauvaises, se sont encore dégradées ces derniers mois, à l'occasion de la répression des manifestations des moines en septembre. Il faut aussi rappeler que depuis début mai, le Secrétaire général a tenté de parler avec le général Than Shwe à plusieurs reprises, au téléphone, et que ça n'a pas été possible -autant dire qu'il a été éconduit.
De son côté, Ban Ki-moon s'est montré aussi conciliant que possible, manifestant sa confiance dans la capacité du régime à coordonner l'aide considérable dont les rescapés ont besoin. Compte tenu des interlocuteurs qu'il a en face de lui, il savaiit qu'un choc frontal serait parfaitement contre-productif et il ne perd pas de vue son objectif : obtenir que le pays s'ouvre massivement à l'aide internationale.
On se demandait si cette réception du Secrétaire général n'était pas, de la part de la junte, un geste de circonstance, une sorte de gesticulation diplomatique destinée à faire bonne figure face à une communauté internationale scandalisée par le cynisme des généraux birmans et à l'apaiser : il semble que Ban Ki-moon ait persuadé Rangoon de l'importance d'accepter enfin l'aide internationale massive qui attend aux frontières. Un développement majeur s'il est avéré, et de bon augure pour la conférence des donateurs, dimanche.
Jusqu'ici, la position des militaires n'avait pas véritablement évolué depuis le début : d'accord pour l'aide, mais pas pour les humanitaires. La seule présence acceptée était celle des voisins asiatiques de l'ASEAN, dont manifestement, les militaires birmans ne craignent pas qu'ils interviennent dans leurs petites affaires intérieures.