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Birmanie

Ban Ki-moon en mission à hauts risques

par  RFI

Article publié le 22/05/2008 Dernière mise à jour le 22/05/2008 à 14:08 TU

Le Secrétaire général de l'ONU est arrivé jeudi en Birmanie, où il tentera pendant deux jours de convaincre les dirigeants de laisser entrer l'aide humanitaire sans entraves, d'où qu'elle vienne, presque trois semaines après le cyclone Nargis. Une mission très complexe, le régime étant extrêmement réticent à laisser intervenir des Occidentaux sur son territoire. La visite n'est d'ailleurs même pas mentionnée dans les médias officiels. Ce matin Ban Ki-moon rencontre le Premier ministre, le général Thein Sein, avant de se rendre dans certaines zones très affectées du delta de l'Irrawaddy ; ce n'est que demain vendredi qu'il rencontrera le numéro un de Rangoon, le général Than Shwe. Samedi, Ban Ki-moon doit retourner à Bangkok pour des consultations, avant de revenir à Rangoon dimanche, participer à une conférence internationale de donateurs.

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.(Photo : AFP)

Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon.
(Photo : AFP)

Les interrogations sont nombreuses autour de cette visite. Bien sûr, la communauté internationale veut espérer qu'elle débouchera sur des résultats positifs, que le sort des victimes sera au coeur des préoccupations, et que les arrière-pensées feront place à une véritable volonté de trouver des solutions.

Mais le pari paraît loin d'être gagné. Les relations entre l'ONU et la junte n'ont cessé de se dégrader au cours de ces dernières années et, depuis la répression des manifestations de septembre dernier, elles sont même au plus bas. A la fin de l'année dernière, le représentant spécial de l'ONU, Ibrahim Gambari, a été pratiquement humilié par les généraux. Et depuis le passage du cyclone, il y a presque trois semaines maintenant, le Secrétaire général de l'organisation internationale n'a toujours pas pu avoir le général Than Shwe au téléphone.

Ban Ki-moon, pourtant, y va confiant, semble-t-il. En fait il n'a guère le choix : il est en mission au service de la communauté internationale. Mais il arrive dans un pays où, mercredi encore, la presse officielle tirait à boulets rouges sur ces étrangers accusés de poser des conditions inacceptables, de fomenter des complots et d'échafauder des intrigues bien plus graves que le cyclone lui-même. En conclusion, on peut très bien se débrouiller tout seul, indiquait le journal...

La mission du Secrétaire général est donc d'une complexité redoutable, et en dépit de la pression internationale, vu la rigidité de l'interlocuteur, le résultat est loin d'être garanti.

Kemal Dervis

Administrateur du Programme des Nations unies pour le développement

« La catastrophe est énorme, et le manque d'accès a pesé... Maintenant il faut sauver des dizaines de milliers de vies, ce n'est pas le moment d'entrer dans des polémiques... Il faut des gros moyens. »

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22/05/2008 par Pierre Ganz