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Pêche

Les pêcheurs européens à l'unisson

par  RFI

Article publié le 30/05/2008 Dernière mise à jour le 30/05/2008 à 09:29 TU

Les ports bretons, où la contestation avait commencé plus tard, sont toujours bloqués en France, mais la plupart des pêcheurs français ont recommencé le travail, après un mouvement de protestation qui aura duré près de deux semaines. Les agriculteurs ont désormais pris le relais de la contestation en France. Ce vendredi, c'est au tour des pêcheurs d'Espagne, du Portugal et d'Italie de se mettre en grève illimitée contre le prix trop élevé du gazole.

En France, le port du Havre était toujours bloqué, jeudi 29 mai.( Photo : AFP )

En France, le port du Havre était toujours bloqué, jeudi 29 mai.
( Photo : AFP )

Appel a été lancé pour une grève illimitée en Espagne, en Italie et au Portugal, où les principales organisations de pêcheurs réclament des compensations financières au prix trop élevé du gazole.

Les bateaux ne prendront donc pas la mer, et en Espagne, pays qui possède la flotte la plus puissante de l'union européenne, une manifestation est prévue en fin de matinée devant le ministère de l'Agriculture et de la Pêche à Madrid, en présence de délégations venues d'autres pays. Dans certains régions, comme en Catalogne et en Andalousie, les bateaux sont à quai depuis lundi, et les navires partis pêcher en haute mer prennent la route du retour pour appuyer le mouvement.

Au Portugal, le gouvernement a refusé d'accorder des aides d'urgence, les professionnels prévoient donc une paralysie totale, sauf aux Acores et à Madère où le gazole coûte moins cher, car il est moins taxé.

Enfin en Italie, le mouvement ne fait pas l'unanimité, mais la principale fédération se lance dans la grève.

Ce que stigmatisent les pêcheurs c'est d'abord la flambée des prix du gazole mais aussi la faiblesse des prix du poisson, conséquence selon eux de l'envolée incontrôlée des importations extracommunautaires.

La nouveauté de ce vendredi c'est donc l'amorce d'une contestation qui ne s'organise plus seulement au niveau national, mais à l'échelle européenne.

Les propositions de Michel Barnier aux pêcheurs français

Les professionnels de la filière pêche en France ont été reçus au ministère de l'Agriculture et de la Pêche jeudi matin. Objectif : mettre un terme à la grève des pêcheurs qui paralyse tout le secteur.

Pour résoudre la crise de la pêche, durement affectée par l'augmentation des prix du gazole, Michel Barnier, le ministre, a reconnu qu'il n'y avait « pas de solution miracle ». Il a cependant proposé, avec le secrétaire d'Etat à la Consommation Luc Chatel, plusieurs pistes de réforme. 

Au delà du plan pour une pêche durable et responsable, 310 millions d'euros qui seront distribués en deux ans au lieu de trois, le ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier a proposé à toute la filière, des pêcheurs à la distribution en passant par les mareyeurs et les poissonniers, de constituer deux groupes de travail, l'un pour mieux organiser l'offre - par exemple relier les criées entre elles, ce qui n'est toujours pas le cas en France, et l'autre pour valoriser les produits de la pêche française, face aux 80% de poisson importé dans le pays, par exemple par des labels de terroirs comme il en existe pour les produits agricoles.

Sur la question des prix du gazole, une concertation est prévue lundi avec le PDG de Total, Christophe de Margerie.

Et Michel Barnier a insisté sur la nécessité d'un soutien européen à la pêche, il est en discussion avec ses homologues de l'UE.

Quant au prix du poisson que les consommateurs français trouvent souvent excessif à l'étal, le secrétaire d'Etat à la Consommation Luc Chatel a annoncé qu'il sera intégré aux produits surveillés tous les mois par le nouvel observatoire des prix et des marges.

Résultat de toutes ces réflexions dans 4 semaines.