Article publié le 31/05/2008 Dernière mise à jour le 31/05/2008 à 07:58 TU
Avec notre correspondant à Conakry
La journée de vendredi fut chargée et pleine de rebondissements, à la suite des négociations entre la hiérarchie militaire et les soldats mutins entamées à la mi-journée.
Au camp Alpha Yaya Diallo, le président Conté a reçu une délégation de ces derniers au ministère de la Défense - c’est à l’intérieur du camp Samory Touré, où se trouvent également la résidence du chef de l’Etat et le siège de l’état-major général des armées. Etaient présents à cette rencontre tous les chefs de corps de l’armée. Là-bas, Conté et les mutins se sont dit des choses très simples, « Allez-y, libérez les otages, je vous reçois dimanche » a dit le chef de l’Etat.
Le retour de la délégation des mutins sur leur base Alpha Yaya Diallo fut salué par des tirs indescriptibles de joie, au point que la population paniquée courait dans tous les sens et croyait à la reprise de meurtriers tirs de protestation. Sans que les insurgés prennent la moindre précaution, les otages, le général Sampil en tête, sont libérés ; mais auparavant, la paye de 5 millions de francs guinéens (735 euros) par soldat, qui doit être versée progressivement, avait déjà commencé ; chaque soldat présent a reçu 1 million de francs guinéens.
En attendant dimanche, loyalistes et mutins ont convenu de ne rien faire qui puisse les ramener à une nouvelle confrontation.
« J'exprime la préoccupation de la CEDEAO devant les violences de certains éléments de l'armée guinéenne qui menacent la population civile... La CEDEAO appelle tous les Guinéens à ... s'abstenir de toute action qui entraînerait leur pays et les pays voisins dans l'instabilité ».
A écouter
Membre du Conseil national des organisations de la société civile guinéenne
« Je dénonce la violence qui s'abat essentiellement sur les civils... En 2007, il y a eu des manifestations similaires et je pensais que des solutions avaient été trouvées. Aux militaires, je dis que la population traverse la même crise qu'eux. Qu'ils négocient plutôt... »
31/05/2008 par Carine Frenk
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