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France / Italie

François Fillon a signé le décret d'extradition de Marina Petrella

par  RFI

Article publié le 09/06/2008 Dernière mise à jour le 10/06/2008 à 04:45 TU

Sigle des « Brigades Rouges », groupe de militants d'extrême-gauche italienne principalement actif dans les années 70.

Sigle des « Brigades Rouges », groupe de militants d'extrême-gauche italienne principalement actif dans les années 70.

Le Premier ministre français, François Fillon, a signé lundi 9 juin le décret d'extradition de l’Italienne Marina Petrella, ex-membre des Brigades rouges, écrouée en France après son arrestation en août 2007 à Argenteuil, près de Paris. La Cour d'appel de Versailles s'était déjà prononcée en décembre dernier en faveur de cette extradition mais en signant ce décret le gouvernement français remet en cause la politique adoptée depuis plus de 15 ans envers les groupes d'extrême gauche italiens, comme cela s'est déjà passé pour Paolo Persichetti et Cesare Battisti. L'avocate de Marina Petrella a déposé un recours devant le Conseil d'Etat, qui pourrait être suspensif.
C'est en 1992 que la justice italienne a condamné Marina Petrella à la réclusion criminelle à perpétuité. L'ancienne militante, aujourd'hui âgée de 53 ans, est accusée d'avoir tué un commissaire de police et grièvement blessé son chauffeur en 1981. Elle serait aussi coupable de vol avec arme, d'attentats et de la séquestration d'un magistrat. Des pratiques typiques des membres des Brigades rouges, à qui sont attribués 15 000 attentats et plus de 400 morts dans les années 1970 et 80 en Italie.

Marina Petrella fait partie des douze anciens militants d'extrême gauche dont Rome demande l'extradition à la France depuis octobre 2006.

Depuis François Mitterrand, les gouvernements français avaient une attitude plutôt clémente à leur égard. Durant les années 1980, de nombreux membres des Brigades rouges sont d'ailleurs venus se réfugier en France, protégés par ce que l'on a appelé « la doctrine Mitterrand ». Ce dernier leur avait garanti qu'ils ne seraient pas extradés s'ils ne se servaient pas de leur refuge français comme base arrière pour des actions violentes. Paris avait déjà rompu cet engagement sous le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin en 2002 en extradant vers l’Italie l'ex-brigadiste Paolo Persichetti.

L'extradition de Marina Petrella peut faire craindre à tous les exilés des « années de plomb » italiennes que leur passé ne les rattrape. Son avocate a déjà déposé un recours devant le Conseil d'Etat, qui pourrait être suspensif : l'état de santé psychique de l'ancienne brigadiste est très dégradé.

Irène Terrel, avocate de Marina Petrella

« C'est une trahison inacceptable de la parole de la France. »

écouter 00 min 53 sec

10/06/2008 par France Info