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Tchad

La guerre des communiqués succède aux combats

par  RFI

Article publié le 19/06/2008 Dernière mise à jour le 19/06/2008 à 07:02 TU

Les rebelles de l'Alliance Nationale s'étaient réjouis le 14 juin de leur victoire à Am Zoer, mais les troupes gouvernementales ont affirmé mercredi 18 avoir repris la localité. (Photo : Reuters)

Les rebelles de l'Alliance Nationale s'étaient réjouis le 14 juin de leur victoire à Am Zoer, mais les troupes gouvernementales ont affirmé mercredi 18 avoir repris la localité.
(Photo : Reuters)

Deux jours après la bataille d'Am Zoer, au nord-est d'Abéché, les combats ont visiblement cessé. Rebelles et forces gouvernementales s'affrontent désormais par communiqués interposés, chacun revendiquant des victoires. L'armée tchadienne parle de victoire décisive, tandis que l'Alliance Nationale assure avoir infligé deux fois plus de pertes à l'ennemi.

Après la guerre sur le terrain, forces gouvernementales et rebelles s'affrontent par communiqués interposés. Les autorités déclarent que la colonne ennemie qui a attaqué Am Zoer a finalement été détruite près de Goz Beida. Le ministre de la Communication Mahamat Hissène parle d'une nouvelle tactique, qui aurait permis de chasser les rebelles d'Am Zoer, de les repousser vers le Sud, avant de les prendre en étau près de Goz Beida, soit environ 300 km plus au sud. Bilan officiel : plus de 160 rebelles tués et au moins 20 prisonniers.

Mais du côté de l'Alliance Nationale, le discours est à l'opposé. Son leader, Mahamat Nouri, revendique aussi la victoire. Il admet des pertes notables de part et d'autre, mais ne reconnaît que 8 morts parmi ses hommes, et une trentaine de blessés. S'il ne nie pas son repli vers l'est, Mahamat Nouri déclare qu'il fait une guerre de mouvement, et qu'il continuera à attaquer jusqu'à ce que l'armée tchadienne soit détruite.

Difficile donc de démêler le vrai du faux. Un reporter de l'Agence France Presse s'est en tout cas rendu à Am Zoer, où des traces d'intenses combats sont encore bien visibles, avec des cadavres de véhicules détruits appartenant aux deux camps. Les soldats tchadiens, qui parlent de combats durs, tiennent toutefois la localité et célèbrent la déroute rebelle.