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Zimbabwe

Mugabe sûr d'être élu au second tour de l'élection présidentielle

par  RFI

Article publié le 27/06/2008 Dernière mise à jour le 28/06/2008 à 04:58 TU

Les Zimbabwéens ne se sont pas mobilisés en masse dans les grandes villes ni dans la capitale Harare ce vendredi 27 juin 2008.(Photo : Reuters)

Les Zimbabwéens ne se sont pas mobilisés en masse dans les grandes villes ni dans la capitale Harare ce vendredi 27 juin 2008.
(Photo : Reuters)

Malgré les appels répétés au report du scrutin, on votait au Zimbabwe, ce vendredi. Les urnes ont fermé à 19 heures locales (17H00 temps universel). La campagne pour le second tour de la présidentielle ayant été marquée par la violence, le candidat de l'opposition Morgan Tsvangirai a jeté l'éponge dimanche. Seul candidat, Robert Mugabe, 84 ans dont 28 au pouvoir, se succède à lui même à la tête de l'Etat. Selon la Commission électorale, les opérations se sont déroulées dans une atmosphère « paisible », mais Tsvangirai affirme que les électeurs ont dû voter « de force ».

Manifestement, les Zimbabwéens n'ont pas été dupes de ce simulacre d'élection. D'après plusieurs témoins, dans les principales villes du pays, la mobilisation a été très faible. Par exemple à Harare, lorsque des files d'attente étaient visibles, celles-ci se situaient devant des magasins achalandés en nourriture, davantage que devant les bureaux de vote. Dans les zones rurales, le taux de participation pourrait être plus fort. Des bus affrétés par la ZANU-PF, le parti de Robert Mugabe, ont ainsi emmené des électeurs jusqu'aux bureaux de vote.

Dans l'ensemble, la journée a été calme. Un calme sans sérénité. Des personnes jointes par RFI et d'autres citées par l'AFP font état de pressions du parti au pouvoir. Près de la frontière mozambicaine, un délégué de l'opposition explique avoir dû voter pour Robert Mugabe après avoir montré son bulletin à un représentant de la ZANU-PF. Plusieurs personnes expliquent par ailleurs s'être rendues aux urnes uniquement à titre préventif. Elles disent n'avoir fait le déplacement que pour se faire apposer sur le doigt l'encre indélébile prouvant qu'elles ont voté. Selon elles, des membres du parti au pouvoir sont passés dans les quartiers pour menacer ceux qui seraient tentés de boycotter le scrutin.

Rindai Chipfunde-Vava

Directrice nationale du Réseau zimbabwéen de soutien électoral

« Des électeurs ont été forcés à voter dans les zones rurales. »

écouter 00 min 30 sec

27/06/2008 par Charles Haskins

D'après une source diplomatique, le résultat de ce second tour sans suspense pourrait intervenir très vite. Robert Mugabe voulant être officiellement réinvesti à la tête de l'Etat avant de se rendre lundi prochain au sommet de l'Union africaine (UA), qui s'ouvrira en Egypte. Un sommet qui s'inquiète beaucoup de l'avenir du Zimbabwe.

C'est en effet là bas, au cours d’une conférence de presse de la conférence préparatoire, vendredi soir à Charm el-Cheikh, que Jean Ping, président de la Commission de l’UA, s’est déclaré « convaincu » qu’une « solution crédible » serait trouvée, évoquant un possible partage du pouvoir au Zimbabwe.

La conférence préparatoire du sommet de l'UA

« Un consensus s'est dégagé pour que la question zimbabwéenne soit examinée dimanche après-midi. »

écouter 01 min 20 sec

27/06/2008 par Jean-Karim FALL

Morgan Tsvangirai, toujours refugié à l’ambassade des Pays-Bas à Harare, a appelé le monde a rejeter les résultats de ce scrutin, qu’il a qualifié « d’imposture organisée par une dictature en quête désespérée d’un semblant de légitimité ».

De son côté, le président Mugabe, qui a voté en fin de matinée dans un quartier chic de Harare, s’est déclaré « en pleine forme et très optimiste ».

Tsvangirai avait remporté le premier tour de la présidentielle, le 29 mars dernier, avec 47,9% des suffrages, contre 43,2% à Robert Mugabe. Le chef de l’opposition zimbabwéenne affirme que près de 90 de ses partisans ont été tués et que plus de 10 000 personnes ont été blessées et 200 000 déplacées, depuis le premier tour de la présidentielle.