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Etats-Unis / Géorgie / Russie

Condoleezza Rice à Tbilissi dans un climat très tendu

Article publié le 10/07/2008 Dernière mise à jour le 10/07/2008 à 02:22 TU

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a rencontré, à son arrivée à Tbilissi, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, le 9 juillet 2008.(Photo : Reuters)

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a rencontré, à son arrivée à Tbilissi, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili, le 9 juillet 2008.
(Photo : Reuters)

Au lendemain de la signature par Prague et Washington d’un accord bilatéral de défense antimissile, la visite de Condoleezza Rice en Géorgie s’annonce tendue, alors que ce pays allié des Etats-Unis connaît des tensions croissantes. Les conflits séparatistes et les stratégies militaires russes et américaines font craindre une guerre. Washington qui soutient le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, demande à la Russie de réduire ses effectifs militaires à la frontière et de cesser de soutenir les séparatistes. Par ailleurs, Condoleezza Rice et Mikhaïl Saakachvili devraient s'entretenir, ce jeudi, d'une possible entrée de la Géorgie dans l'Otan. Un projet auquel s'oppose la Russie.

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Mikhaïl Saakachvili attend beaucoup de la visite de Condoleezza Rice, le chef de la diplomatie américaine. Le président géorgien, qui répète qu’il veut régler la crise actuelle par des moyens diplomatiques, espère que Washington et les capitales européennes convaincront Moscou de faire marche arrière dans ce qu’il considère comme une annexion du tiers du territoire géorgien.

Depuis mars, le Kremlin a choisi de dégeler les conflits séparatistes de Géorgie et a pris des mesures allant dans le sens d’une reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, deux mini-républiques de facto indépendantes depuis la fin des guerres sécessionnistes de 1991-1993.

Cette dernière semaine, les tensions sont très vives, faisant craindre la guerre, chacun s’accuse de provoquer l’escalade et Moscou reproche à Washington de couvrir les provocations de son allié caucasien.

Mikhaïl Saakachvili ne pouvait craindre pire climat entre Américains et Russes alors que Condoleezza Rice vient de signer, à Prague, un accord stratégique de défense antimissile qui a fait dire au chef de l’Etat russe, Dmitri Medvedev, qu’il allait réfléchir à des mesures de rétorsion.

Climat de plus en plus tendu entre Tbilissi et ses deux républiques séparatistes

Pas un jour ou presque désormais sans que des incidents n'opposent la Géorgie à ses deux républiques séparatistes, Abkhazie et Ossétie du Sud. Dernier accrochage en date, trois policiers géorgiens et deux soldats abkhazes ont été blessés à la frontière lors d'un échange de coups de feu.

Il y a quelques jours, l'Ossétie de Sud accusait la Géorgie de l'avoir bombardé au mortier et avait décrété une mobilisation générale. Heurts sur le terrain également tensions diplomatiques, Moscou et Tbilissi se sont accusés du survol par des avions de combat de l'Ossétie du Sud. Chacun reconnaît que la situation devient plus tendue et accuse l'autre d'en être responsable.

Des attaques sur le terrain qui se doublent d'attaques verbales entre Washington et Moscou. La Russie accuse les Etats-Unis de couvrir les provocations géorgiennes, tandis que Washington accuse directement Moscou d'alimenter les tensions. On parle désormais de conflits possibles, le mot «guerre» n'est plus tabou, la région est au seuil d'un conflit armé, menacent les Russes, et le chef de la diplomatie européenne Javier Solana se dit très inquiet.