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Première réunion « totalement inutile » ?

Article publié le 22/07/2008 Dernière mise à jour le 22/07/2008 à 11:03 TU

80 ministres représentant 40 pays ont entamé lundi à Genève une réunion cruciale pour sortir du blocage le cycle de Doha, ces négociations débutées en 2001 sur la libéralisation du commerce mondial. Le Brésil a jugé la journée « totalement inutile », les Européens campant sur leurs positions. Pays du Nord et pays du Sud n'ont pas progressé sur le domaine très sensible des droits de douane agricole. Dans cette négociation de la dernière chance, une proposition de Peter Mandelson, le commissaire européen au Commerce, a toutefois semé, un instant, le doute.

Avec notre envoyée spéciale à Genève, Mounia Daoudi

Trop beau pour être vrai. Peter Mandelson a en effet annoncé hier que l'Union européenne était prête à abaisser de 60% la moyenne de ses droits de douane agricole, contre les 54% précédemment annoncés. Une offre décrite même comme « une avancée tout à fait considérable » par son porte-parole.

Mais très vite, la nouvelle se dégonfle. Michel Barnier, le ministre français de l'Agriculture, affirme que rien n'a changé et qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle offre. Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, précise même que c'est la base de calcul qui est à l'origine de ce nouveau chiffre. Quant au Brésil, qui a entamé un bras de fer avec les pays développés pour obtenir un meilleur accès à leurs marchés et la diminution de leurs subventions agricoles, il ne cache pas son agacement : « Ce n'est qu'un gadget statistique », a lancé le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim.

Peter Mandelson aurait en réalité intégré dans son nouveau calcul les produits tropicaux qui en étaient absents auparavant. Bref beaucoup de bruit pour rien, et les négociations sont toujours dans l'impasse.

Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson (à gauche), a été pris au mot par le ministre français de l'Agriculture, Michel Barnier (à droite), qui lui a offert, avec Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat au Commerce extérieur (au centre), un panier garni de produits européens.
(Photo : AFP)