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Commerce mondial

OMC : les Européens divisés

Article publié le 27/07/2008 Dernière mise à jour le 29/07/2008 à 10:45 TU

L'Union européenne s'est montrée divisée, samedi, face au nouveau projet de compromis agricole et industriel présenté par le directeur général de l'Organisation mondiale du commerce, Pascal Lamy. La France, l'Italie ou encore la Hongrie critiquent le projet. La question des services en revanche fait l'objet d'un consensus entre pays riches et en développement.

Ce dimanche commencera la 8e journée des négociations.

Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat française au Commerce : « <em>Les ministres du Commerce de l'UE ont encouragé la Commission européenne à poursuivre ses efforts pour [...]</em> <em>améliorer le compromis</em> ».(Photo : AFP)

Anne-Marie Idrac, secrétaire d'Etat française au Commerce : « Les ministres du Commerce de l'UE ont encouragé la Commission européenne à poursuivre ses efforts pour [...] améliorer le compromis ».
(Photo : AFP)

Avec notre envoyée spéciale à Genève, Mounia Daoudi

La fronde des Européens

La réunion des ministres du Commerce de l’Union européenne, présidée tous les jours par la secrétaire d’Etat française Anne-Marie Idrac, a duré près de trois heures samedi. Et les discussions ont été particulièrement houleuses.

Des pays comme la France, la Hongrie et la Lituanie, suivies par l’Italie et l’Irlande, se sont en effet montrés très hostiles au projet de compromis présenté la veille par le directeur général de l’OMC, Pascal Lamy.

A l’issue de cette réunion, les ministres ont donc encouragé de façon très diplomatique le commissaire Peter Mandelson à poursuivre ses efforts pour améliorer le compromis. Pour Anne-Marie Idrac, en effet, plusieurs Etats membres ont jugé ce projet déséquilibré. Elle a en outre indiqué que la France ne signerait pas ce texte qui, en l’état, a un coût très négatif en matière agricole sans contrepartie sérieuse des pays du Sud.

Les Européens attendent toujours des grands pays émergents, comme le Brésil ou l’Inde, qu’ils ouvrent davantage leurs marchés aux produits industriels en échange des efforts auxquels ils estiment avoir consenti en ce qui concerne l’abaissement des droits de douane agricoles de l’Union.

Certains pays européens pourtant, comme la Suède ou le Royaume-Uni, ont d’ores et déjà accepté le compromis de Pascal Lamy.

Les services, objet de consensus

A la différence de l'agriculture et de l'industrie, le domaine des services a fait l'objet d'un relatif consensus samedi à Genève. « Que ce soit de la part des pays développés ou en développement, la discussion sur les services, la première que les ministres aient vraiment eue ensemble, constitue un pas en avant », s'est ainsi félicitée la négociatrice américaine, Susan Schwab. La conférence ministérielle devait permettre à une trentaine d'Etats participants, sur les 153 que compte l'OMC, d'émettre des signaux d'ouverture de secteurs tels que les télécommunications, la finance, les transports, le BTP ou encore le tourisme. 

Le consensus sur les services s'oppose au contentieux agricole et industriel

« Les services sont une opportunité de premier plan pour les pays émergents comme l'Inde...»

écouter 01 min 19 sec

27/07/2008 par Mounia Daoudi

 

Kamal Nath

Ministre indien du Commerce

« Il n'y a pas de problème avec le Brésil... Le texte de Pascal Lamy est un bon texte... »

écouter 00 min 39 sec

27/07/2008 par Mounia Daoudi

Le Brésil dément faire bande à part

« Nous n´avons brisé aucune solidarité au sein du G-20 » a assuré le président Lula. Pour le chef de l´état brésilien, les tensions survenues sont le fruit des énormes assymétries et disparités existant entre les 20 pays regroupés pour négocier à l´OMC. Mais Lula estime qu´un accord ouvrira le commerce mondial aux plus pauvres.

  Les autorités de Brasilia essayent de désamorcer le malaise survenu à Genève. Depuis 2003, lorsqu´il avait pris l´initiative de créer le G-20 à Cancun, le Brésil défendait une position commune, dans un ensemble hétérogène. Mais le ministre des Relations étrangères Celso Amorim, avait déjà averti que le G-20 n´était plus aussi soudé autour des objectifs fixés à ses débuts.

Les 4 partenaires du Mersocur ne sont pas d'accord. L´Uruguay et le Paraguay s´opposent aux mesures de sauvegarde agricoles dont pourraient bénéficier la Chine et l´Inde. L´Argentine refuse des concessions qui menaceraient ses exportations agricoles et sa fragile industrie.

Les diplomates brésiliens espèrent pouvoir ramener la sérénité dans le G-20, sans rupture.