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Zimbabwe

Tsvangirai parle de «sortie honorable» pour Mugabe

par  RFI

Article publié le 31/07/2008 Dernière mise à jour le 31/07/2008 à 20:53 TU

 Morgan Tsvangirai souhaite une sortie honorable pour le président Robert Mugabe.( Photo : AFP)

Morgan Tsvangirai souhaite une sortie honorable pour le président Robert Mugabe.
( Photo : AFP)

Alors que les discussions entre le pouvoir et l'opposition sont suspendues normalement jusqu'à dimanche, Morgan Tsvangirai est sorti de son silence. Dans un entretien accordé à la télévision britannique Channel Four, le leader du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a expliqué l'issue qu'il attend des pourparlers de Pretoria entre son parti et l’Union nationale africaine du Zimbabwe-Front populaire (Zanu-PF) : à savoir une sortie en douceur pour Robert Mugabe.

C'est la première fois, depuis le début des pourparlers avec le pouvoir, que le dirigeant du MDC s'exprime en public.

Morgan Tsvangirai

Leader du Mouvement pour le changement démocratique, vainqueur du premier tour des élections présidentielles

«Le rôle de Robert Mugabe et le mien dans le gouvernement d'union envisagé devra être débattu par les négociateurs

Prudent, jamais définitif, dans l'entretien qu'il a accordé, jeudi, à Channel Four, Morgan Tsvangirai émet des souhaits et n'impose rien. C'est aux négociateurs de la Zanu-PF et du MDC de dessiner l'avenir politique du Zimbabwe, explique le dirigeant de l'opposition. Depuis Johannesburg, le vainqueur du premier tour de la présidentielle ne se focalise plus sur l'illégitimité du nouveau mandat de Robert Mugabe mais estime que les discussions doivent déboucher sur une période de transition n'excédant pas deux ans.

Un accord sur le partage du pouvoir à Harare doit, selon Morgan Tsvangirai, permettre au père de l'indépendance zimbabwéenne de trouver une porte de sortie honorable. Le dirigeant du principal parti d'opposition dit cependant que ce n'est pas à lui de définir quel sera son avenir politique et celui de son vieux rival mais aux négociateurs. Morgan Tsvangirai confirme les blocages dans les pourparlers mais selon lui, c'est le propre de toute négociation.

Ces propos font suite à la visite de Thabo Mbeki à Harare. Le président sud-africain et son homologue zimbabwéen ont affiché, jeudi, leur optimisme sur les discussions. Reste une question à laquelle les deux hommes n'ont pas répondu : quelle sera la réaction des sept membres du commandement conjoint des opérations (JOC), l’appareil sécuritaire de l’Etat, à l'issue des négociations ? Ces cinq officiers et deux civils avaient, selon plusieurs sources, refusé à Robert Mugabe le droit de se retirer après sa défaite du premier tour. Pour eux, mieux valait instaurer une politique de terreur plutôt que de voir Morgan Tsvangirai prendre les commandes du pays.

Tsvangirai reçu à Dakar par Abdoulaye Wade

Morgan Tsvangirai s’est rendu, jeudi matin, à Dakar pour « solliciter les avis et les conseils » du président sénégalais Abdoulaye Wade, pour les négociations sur le partage du pouvoir avec le président Robert Mugabe, a annoncé le gouvernement sénégalais. Le leader de l’opposition zimbabwéenne a voulu remercier le chef d’Etat sénégalais « pour ses nombreuses initiatives en faveur de la réconciliation nationale et d’une résolution pacifique de la crise au Zimbabwe ». Abdoulaye Wade s’était rendu, fin novembre 2007, à Harare pour rencontrer Robert Mugabe afin de tenter d’apaiser les tensions entre le Zimbabwe et la Grande-Bretagne, à la veille du sommet Europe-Afrique qui s’est tenu à Lisbonne.

S'exprimant devant la presse à Dakar, à l'issue de son audience avec le président Abdoulaye Wade, Morgan Tsvangirai a souligné qu'il était venu « solliciter les avis et conseils » du chef de l'Etat sénégalais et que tout doit être fait en vue d'un « arrangement final » dans les pourparlers avec le régime de Robert Mugabe, sous la médiation du président sud-africain Thabo Mbeki.

Morgan Tsvangirai

« Jusqu’à ce qu’un accord final, reflétant la volonté des Zimbabwéens soit trouvé, ce sera ça, notre lutte : tout faire pour arriver à un arrangement final ».

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31/07/2008 par Pape Touré