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Nucléaire iranien

Les Six envisagent de nouvelles sanctions contre l'Iran

par  RFI

Article publié le 06/08/2008 Dernière mise à jour le 06/08/2008 à 22:04 TU

Le site nucléaire iranien de Natanz.(Photo : AFP)

Le site nucléaire iranien de Natanz.
(Photo : AFP)

Les Six pays impliqués dans les discussions sur le nucléaire iranien (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, et Allemagne) se sont déclarés ce mercredi « très déçus du fait que l'Iran, une fois de plus, n'ait pas donné de réponse claire à (leur) offre généreuse », à l’issue d’une conférence téléphonique entre les directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères.

« C'est un échec mais on s'y attendait ». C'est ainsi qu'une source diplomatique européenne résume la dernière tentative en date de désamorcer la crise nucléaire européenne.

Les Six attendaient une réponse claire de l'Iran. Allait-il accepter l'offre de coopération qui lui est proposée et donc suspendre ses activités nucléaires sensibles ?

La lettre envoyée mercredi par les dirigeants de Téhéran ne donne aucune réponse à ces questions. Dans le document, il est expliqué que les Iraniens ont encore besoin d'éclaircissements avant de se prononcer.

Ce nouveau report irrite les diplomates. La conférence téléphonique organisée ce mercredi a permis de mesurer l'irritation des uns et des autres. « Cela montre la nécessité d'envisager de nouvelles mesures », explique-t-on dans les coulisses de la diplomatie française. Traduction : le dossier va retourner devant le Conseil de sécurité de l'ONU et l'IRAN s'expose à de nouvelles sanctions internationales.

Les sanctions déjà votées contre l'Iran

L'Iran est déjà visé par 3 résolutions du Conseil de Sécurité de l'ONU la résolution 1737 votée en 2006 ; la résolution 1747 votée en 2007 et la résolution1803 votée en 2008 – le sanctionnant pour son refus de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium.

Les résolutions appellent les pays membres de l'ONU à limiter le déplacement de personnalités iraniennes liées aux programmes nucléaire et balistique de Téhéran. Les textes visent aussi plusieurs institutions iraniennes, également liées à l'uranium et aux missiles.

Le transfert vers l'Iran de certains matériaux sensibles est déconseillé, de même que le soutien financier à des entreprises qui feraient du commerce avec l'Iran, dans les domaines technologiques pouvant avoir des applications militaires.

Le texte des 3 résolutions est incitatif. Il laisse une marge d'appréciation aux pays censés appliquer ces mesures. Ainsi, l'Union européenne a-t-elle choisi depuis le début de la crise d'adopter une version « renforcée » de ses résolutions. Ce fut le cas en juin dernier lorsque les 27 décidèrent de geler sur leur sol les activités de la puissante banque iranienne Melli.

Au-delà de l'effet concret des sanctions, leur existence même crée un climat dissuasif pour les entreprises. Le groupe pétrolier français Total a par exemple récemment annoncé la suspension de ses projets en Iran.