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Bolivie

Forte tension à l’approche du référendum révocatoire

Article publié le 08/08/2008 Dernière mise à jour le 08/08/2008 à 03:49 TU

La campagne électorale pour le référendum révocatoire, qui doit remettre en jeu le mandat présidentiel ainsi que celui de huit des neuf préfets régionaux (la préfète de Chuquisaca, elle aussi opposante, a été élue fin juin et est exclue du scrutin), s’est terminée jeudi dans un climat de tension. La majorité des préfets régionaux sont opposants au gouvernement d'Evo Morales. La seule accalmie est venue de la Centrale ouvrière qui a suspendu jusqu’au lendemain du scrutin ses manifestations et blocages de route en vue d’obtenir une nouvelle loi sur les retraites. Mardi, deux manifestants du syndicat avaient trouvé la mort dans un affrontement avec les forces de police. Le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud se trouve complètement déchiré entre partisans du gouvernement socialiste d’Evo Morales et opposants de la droite conservatrice qui multiplient les mesures de pression à deux jours du scrutin. Le président Morales, qui s’est notamment vu empêché l’accès à plusieurs régions du pays, n’a pas hésité à déclarer la démocratie en danger.

Les manifestations anti-gouvernementales se poursuivent dans l'ensemble du pays, à deux jours du référendum.(Photo : Reuters)

Les manifestations anti-gouvernementales se poursuivent dans l'ensemble du pays, à deux jours du référendum.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

« Nous sommes plus que jamais au bord d’un coup d’Etat contre l’ordre constitutionnel », a dénoncé le ministre de la Présidence Juan Ramon Quintana. Ce n’est pas la première fois que le gouvernement de Morales agite cette menace mais il est vrai que la tension n’a jamais été aussi forte entre opposition et pouvoir en place.

Pour sa clôture de campagne, Evo Morales avait en effet prévu ces deux derniers jours des déplacements dans trois régions tenues par ses opposants. Des déplacements que le président a finalement dû annuler en raison de violentes manifestations et de la prise des aéroports où il devait atterrir.

Graves désaccords politiques

Par ailleurs, trois préfets régionaux sont en grève de la faim pour protester contre une coupe budgétaire décrétée par le gouvernement. « Ce n’est pas une grève de la faim, c’est un régime, et ils en ont bien besoin », a commenté Evo Morales.

Un autre préfet, celui de Cochabamba, troisième ville du pays, a carrément prévenu qu’il ne se soumettrait pas aux résultats du référendum.

D’après l’Organisation des Etats d’Amérique, qui a dépêché en Bolivie une centaine d’observateurs pour le scrutin de dimanche, « la situation de violence et les graves désaccords politiques risquent d’empêcher qu’une solution pacifique soit trouvée à la crise politique en cours ».