Article publié le 31/07/2008 Dernière mise à jour le 31/07/2008 à 03:19 TU
D'après les derniers sondages, si le mode de calcul des résultats de scrutin est maintenu, Evo Morales pourrait bien le 10 août prochain se débarrasser de plusieurs opposants.
(Photo : AFP)
L’opposition conservatrice multiplie les recours en annulation du référundum révocatoire du 10 août prochain pendant que le président Evo Morales évoque des risques de « coup d’Etat électoral » mené par ses ennemis. Le scrutin doit remettre en jeu le mandat présidentiel ainsi que celui de huit des neuf préfets régionaux, (la préfète de Chuquisaca a été élue fin juin et est exclue du scrutin), en majorité opposants au pouvoir en place. Le plébiscite est censé sortir le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud de la grave crise politique et institutionnelle dans laquelle il se trouve depuis que quatre régions, dirigées par l’opposition, se sont auto-déclarées autonomes au cours des trois derniers mois en défi au pouvoir central. Plusieurs préfets opposants dénoncent le mode de calcul des résultats qu’ils jugent inéquitable.
Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode
Les tentatives d’empêcher la tenue du référendum sont « d’une immense stupidité », a fini par lâcher le ministre bolivien de la Présidence Juan Ramon Quintana.
Il faut dire que les préfets menacés par l’échéance électorale ne ménagent pas leur peine pour faire annuler le scrutin. Le préfet de Cochabamba par exemple a déjà présenté deux recours en annulation, l’un devant le tribunal constitutionnel, et l’autre devant la Cour électorale nationale.
Quant à la Cour électorale de Santa Cruz, région la plus riche du pays et fief des opposants à Morales, elle vient de se déclarer en dissidence en annonçant qu’elle doute de la constitutionnalité du scrutin.
Le principal reproche fait par l’opposition au référendum réside dans le mode de calcul des résultats concocté par le gouvernement.
Pour que le président, ou un préfet, soit révoqué, il suffit en effet que le vote négatif qu’il obtiendra lors du référendum soit supérieur au score qu’il avait obtenu pour être élu. Or si Evo Morales a été élu avec plus de 53% des voix, certains préfets n’ont remporté leur élection qu’avec environ 30% des suffrages, ce qui rend plus que probable leur révocation lors du référendum.
D’après les derniers sondages, si ce mode de scrutin est maintenu, Evo Morales pourrait bien le 10 août prochain se débarrasser de plusieurs opposants.
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