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Bolivie

Référendum : Morales remet son mandat en jeu

Article publié le 10/08/2008 Dernière mise à jour le 10/08/2008 à 13:04 TU

Un peu plus de quatre millions de Boliviens se rendent aux urnes ce dimanche pour révoquer ou non le mandat de leur président ainsi que ceux de huit préfets régionaux, pour la majorité des opposants. Le plébiscite est censé sortir le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud de la grave crise politique et institutionnelle dans laquelle il se trouve depuis que quatre régions, dirigées par l’opposition, se sont auto-déclarées autonomes ces trois derniers mois. Les derniers sondages indiquent cependant que le président Evo Morales et ses principaux opposants ne devraient pas être révoqués.

Les partisans d'Evo Morales se mobilisent pour que leur président ne soit pas révoqué.(Photo : Reuters)

Les partisans d'Evo Morales se mobilisent pour que leur président ne soit pas révoqué.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à La Paz, Reza Nourmamode

De quelle manière les résultats du référendum seront interprétés ? Pour l’instant, c’est l’incertitude. Pour l’Organisation des Etats américains, la population « doit mettre son bulletin dans l’urne en sachant avec certitude comment son vote sera comptabilisé. »

Et pourtant. A la veille du scrutin, il restait encore difficile de savoir quels critères seraient retenus pour lire ces résultats. Il existe en effet deux systèmes d’interprétation officiels, mais divergents.

Les deux manières de lire le scrutin

Le premier est celui de la loi référendaire, votée par le Congrès bolivien. D’après elle, pour que le président, ou un préfet, soit révoqué, il suffit que le vote négatif qu’il obtiendra lors du référendum soit supérieur au score qu’il avait recueilli pour être élu. Or, certains préfets n’ont remporté leur élection qu’avec environ 40% des suffrages.

Le deuxième système est celui établi la semaine dernière par la Cour électorale nationale. Il prévoit que le vote minimum nécessaire pour révoquer un préfet doit être supérieur à 50%.

Seul point d’accord entre ces deux systèmes : pour révoquer le président Evo Morales, il faudrait un vote négatif supérieur aux 53,7% qu’il avait obtenus pour être élu.

Une situation confuse

Cette modification apportée par la Cour électorale, applaudie par certains préfets qui pourraient grâce à elle se maintenir, n’a évidemment pas enthousiasmé le gouvernement qui se refuse jusqu’ici à donner son aval.

Dans certaines régions, la situation pourrait donc être extrêmement confuse, voire conflictuelle, à l’heure où tomberont les résultats.

Luzmilla Carpio

Ambassadeur de Bolivie à Paris

« C’est la première fois que l’on consulte le peuple sur la gestion de ses représentants, le référendum aujourd’hui est une réponse démocratique face aux actions violentes ».

10/08/2008 par Charlotte Idrac