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Economie

Le Japon en danger de récession

par Francine Quentin

Article publié le 13/08/2008 Dernière mise à jour le 13/08/2008 à 19:36 TU

Avec un recul de son PIB de 0,6% au deuxième trimestre 2008, le Japon est au bord de la récession économique.(Photo : AFP)

Avec un recul de son PIB de 0,6% au deuxième trimestre 2008, le Japon est au bord de la récession économique.
(Photo : AFP)

Mauvaise nouvelle pour l’économie japonaise. Le produit intérieur brut a reculé au deuxième trimestre en raison d’un déclin des exportations, aggravé par une baisse de la consommation des ménages. Le Japon risque d’entrer en récession si la situation ne se redresse pas rapidement.

La deuxième économie mondiale va mal. Le produit intérieur brut accuse au deuxième trimestre un recul de 0,6% par rapport au premier trimestre 2008. Les économistes tablaient sur un recul compris entre 0,2 et 0,9%. On est donc bien au milieu de la fourchette de prévisions. Le coup est rude cependant, après une croissance de 0,8% au premier trimestre, et ce mauvais résultat met un terme à une croissance ininterrompue depuis 2002.

Le Japon souffre plus que d’autres pays occidentaux de la conjoncture internationale marquée par l’envolée des prix du pétrole, car il ne dispose pas de ressources énergétiques. De plus, comptant sur la vigueur de ses exportations qui constituent un point fort de son économie, le Japon pâtit de la faible croissance économique de ses principaux clients, les Etats-Unis et l’Europe. Les exportations à destination des pays émergents ne parviennent pas à compenser ce recul. Ainsi sous l’effet du ralentissement de la demande américaine, les exportations ont diminué en valeur entre juin 2007 et juin 2008.

En revanche, les importations ont progressé de près de 18% avec l’augmentation du prix des matières premières, de l’énergie et des produits alimentaires. La balance commerciale du Japon reste bénéficiaire, mais dans des proportions bien moindres qu’il y a un an. Le Japon rattrape la situation, au moins sur le plan financier, grâce à la réimportation des profits de ses investissements à l’étranger qui, eux, ont continué à augmenter.

La consommation des ménages japonais est orientée à la baisse. Elle a reculé de 0,5% au deuxième semestre. L’inflation touche les produits de consommation courante et comme les salaires progressent peu, que le chômage augmente, les japonais hésitent à dépenser. Dans cette conjoncture, les entreprises voient leurs marges s’éroder et, du coup, elles freinent leurs investissements.

Le secteur public est bien en peine de relancer l’économie par le biais de la commande publique. Les restrictions budgétaires sont à l’ordre du jour dans un pays où la dette publique est la plus importante de tous les pays industrialisés : elle atteignait 180% du PIB en 2007.

Pour autant le Japon n’est pas formellement entré en récession. Ce terme n’est applicable qu’à partir de deux trimestres consécutifs de recul du PIB. Mais certains n’hésitent plus à l’envisager. Le gouvernement remanié début août par le Premier ministre Yasuo Fukuda prévoit toujours une croissance de 1,3% pour la période avril 2008- mars 2009. Pour cela il faudrait que les exportations reprennent rapidement quelques couleurs.

Audrey Gasteuil

Spécialiste du Japon à la Société Générale.

« Cette contraction du PIB s’explique notamment par un repli de la consommation privée. La confiance des ménages est au plus bas depuis plus de quatre ans. Et, d’autre part, par une chute des exportations notamment vers les Etats-Unis et vers l’Union européenne. »

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13/08/2008 par Francine Quentin

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« Cette contraction du PIB s’explique notamment par un repli de la consommation privée. La confiance des ménages est au plus bas depuis plus de quatre ans. Et, d’autre part, par une chute des exportations notamment vers les Etats-Unis et vers l’Union européenne. »

13/08/2008 par Francine Quentin