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Côte d'Ivoire

Les ex-rebelles ont bloqué la ville de Bouaké

par  RFI

Article publié le 22/08/2008 Dernière mise à jour le 24/08/2008 à 18:03 TU

La ville de Bouaké est sous tension depuis lundi. D'anciens rebelles démobilisés ont manifesté pour réclamer le paiement de 5 millions de francs CFA (7 500 euros) de prime, contre les 270 000 francs CFA prévus par le gouvernement. Ils ont bloqué, jeudi, les entrées et les sorties de la ville empêchant - du coup - toute circulation en provenance et en direction de Bouaké. Il y a bien eu des négociations avec le gouvernement, mais ça n'a rien donné. Les ex-combattants exigent maintenant de discuter avec le Premier ministre Guillaume Soro qui se trouve être le chef de l'ex-rébellion de Forces nouvelles.

La ville de Bouaké était la capitale de la zone controlée par les Forces Nouvelles jusqu'à la signature des accords de paix de Ouagadougou en 2007.(Carte : RFI)

La ville de Bouaké était la capitale de la zone controlée par les Forces Nouvelles jusqu'à la signature des accords de paix de Ouagadougou en 2007.
(Carte : RFI)

Notre envoyé spécial a pu rencontrer certains des mécontents, mais aussi ceux qui ont été coincés et qui n'ont pas pu pénétrer dans la ville.

Venu d’Abidjan, un passager d’un car a été contraint de faire les derniers kilomètres à pied pour rejoindre Bouaké. En effet, jeudi, il n’était pas possible d’entrer dans la ville ni d’en sortir, sauf à pied ou en mobylette.

Un passager de car

« On ne sait pas pourquoi on a quitté Abidjan pour venir, on nous bloque, la voiture ne peut passer. »

écouter 00 min 09 sec

22/08/2008 par Alpha Barry


Sans armes, des dizaines d’anciens rebelles ont érigé des barrages pour revendiquer cinq millions de francs CFA, comme prime de démobilisation pour chacun d’entre eux.

Un ancien rebelle

« Nous on ne veut pas de projets, on s'en fout des projets puisqu'on a perdu sept ans de guerre ! »

écouter 00 min 12 sec

22/08/2008 par Alpha Barry


Toute la journée de jeudi, le commandant de la zone de Bouaké, Chérif Ousmane, a fait le va et vient entre les entrées nord et sud de la ville. Mais il n’a pas réussi à calmer les manifestants, très déterminés, à l’image de leur chef Djabi.

Djabi, le chef des manifestants

« Le camion peut essayer, mais ils vont marcher, ils vont faire le marathon jusqu'à aller en ville ! »

écouter 0 min 13 sec

22/08/2008 par Alpha Barry


Présent à Bouaké, le ministre de la Défense Amani N’Guessan lui, non plus, n’a pas réussi à quitter la ville, selon une source des Forces nouvelles.

Plan de désarmement et de réinsertion

Les ex-combattants doivent bénéficier d’un plan de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR), un des volts de l’accord de paix signé en mars 2007 à Ouagadougou entre le président Laurent Gbagbo et leur leader Guillaume Soro, devenu depuis Premier ministre. Ce plan prévoit une démobilisation progressive des 36 000 soldats revendiqués par les Forces nouvelles, avec le versement à chaque soldat démobilisé d’une allocation forfaitaire de 90 000 francs CFA pendant un trimestre. Ce processus a toutefois pris un important retard, faute de moyens.

Selon le programme des Forces nouvelles, 10 000 de ses soldats doivent à terme intégrer l’armée nationale et les 26 000 autres doivent être démobilisés via des programmes de réinsertion. Le programme de réinsertion des ex-combattants ivoiriens (PNRRC) va coûter plus de 44 milliards de francs CFA (67,7 millions d’euros). Il va être financé par la Banque mondiale et par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD).