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France / Afghanistan

Bernard Kouchner et Hervé Morin devant les députés

Article publié le 26/08/2008 Dernière mise à jour le 26/08/2008 à 20:22 TU

L’embuscade meurtrière du 18 août, dans laquelle dix soldats français sont morts en Afghanistan, ne cesse de faire des remous en France. Ce mardi après-midi, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Bernard Kouchner et Hervé Morin, seront auditionnés par les commissions des Affaires étrangères et de la Défense à l'Assemblée nationale. Ils doivent donner aux parlementaires des explications sur les circonstances dans lesquelles les dix militaires français ont trouvé la mort. Dans un entretien publié ce mardi dans le quotidien Le Parisien, Hervé Morin n’exclut pas l’envoi de forces spéciales en Afghanistan. « Non pas pour mener des opérations militaires en tant que telles, affirme le ministre, mais pour améliorer le renseignement afin de permettre à nos troupes de mieux appréhender l’environnement dans lequel elles se trouvent ».

Bernard Kouchner (à gauche) et Hervé Morin (à droite) seront auditionnés par les commissions des Affaires étrangères et de la Défense à l'Assemblée nationale. Ici à Kaboul en compagnie du président de la République, le 20 août 2008.(Photo : Reuters)

Bernard Kouchner (à gauche) et Hervé Morin (à droite) seront auditionnés par les commissions des Affaires étrangères et de la Défense à l'Assemblée nationale. Ici à Kaboul en compagnie du président de la République, le 20 août 2008.
(Photo : Reuters)

Pour comprendre, il faut savoir ce qui s'est passé dans les détails. C'est pour cela que le Parti socialiste a annoncé sa volonté de demander à Bernard Kouchner et Hervé Morin « des explications claires » sur les circonstances de l'embuscade au cours de laquelle dix soldats français sont morts en Afghanistan. 

Depuis l'annonce du drame, la question des conditions de l'engagement militaire français dans ce pays a resurgi. L'audition des deux ministres à l'Assemblée nationale doit donc notamment permettre aux parlementaires de disposer des éléments factuels pour évaluer la situation.

De nombreuses questions en suspens

Ya-t-il eu des erreurs de commandement commises sur le terrain ? Y a-t-il, plus largement, un problème de stratégie, d'équipement ? La France se trouve-t-elle dans un « bourbier », comme certains commencent à le dire dans l'opposition, mais aussi dans la majorité ?

Les députés n'auront pas toutes les réponses immédiatement. Mais il ne s'agit que de la première étape du travail visant à tirer les enseignements de cette mission. Un travail promis par Nicolas Sarkozy dès son déplacement à Kaboul.

Une mission parlementaire d'évaluation va aussi être lancée. Un débat doit avoir lieu au Parlement dès la session extraordinaire de septembre.

Les soldats français n’étaient pas assez préparés

Avec notre correspondant à Kaboul, Eric de Lavarène

« Les forces françaises n’étaient pas préparées à affronter un ennemi si bien organisé. » C’est ce qui se dit à Kaboul, au moment où on apprend que les militaires s’étaient rendus trois jours avant cette embuscade.

Sur place, les chefs de tribus leur avaient dit de ne pas continuer : « trop dangereux », avaient-ils affirmé.

Or, trois jours après, la patrouille s’est aventurée un peu trop loin, dans une région désertique et vallonnée, où il est facile de tendre une embuscade.

Près d’une centaine de combattants islamistes attendait les militaires. Des combattants très bien renseignés sur le nombre de soldats, leur armement et surtout, sur le moment de leur passage.

Les talibans ont toujours clamé qu’ils auraient des espions au sein même des bases de l’Otan. Il pourrait s’agir d’un interprète, d’un policier, ou d’un soldat afghan.

L’attaque a été préparée à Peshawar, côté pakistanais, quelques semaines avant. Elle la nécessité l'envoi de militant depuis le Pakistan et d’un commandant proche des réseaux al-Qaïda. Des renforts islamistes sont aussi arrivés depuis le sud de l’Afghanistan.