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Afrique / Méditerranée

Des dizaines de clandestins disparus au large de Malte

par  RFI

Article publié le 28/08/2008 Dernière mise à jour le 28/08/2008 à 17:07 TU

A chaque heure qui passe, l'inquiétude grandit au large de l'île de Malte, avec ce nouveau drame de l'immigration clandestine. Près de 70 Africains sont portés disparus. Partis des côtes libyennes, ils tentaient de rejoindre l'Europe en gagnant l'île de Malte. Mais leur embarcation de fortune a chaviré. Huit passagers ont survécu, secourus par un chalutier. Et ce sont ces huit personnes qui ont alors donné l'alerte. Les responsables des agences humanitaires craignent une tragédie.

Un bateau de clandestins intercepté par une patrouille de la marine maltaise le 22 août 2008.(Photo : Reuters)

Un bateau de clandestins intercepté par une patrouille de la marine maltaise le 22 août 2008.
(Photo : Reuters)


Trois corps d'immigrants clandestins ont été repérés, dans la nuit de mercredi, à 70 kilomètres des côtes maltaises par un hélicoptère allemand qui participe aux missions de contrôle de l’agence européenne des frontières extérieures Frontex. Ils feraient partie du groupe de 70 Africains portés disparus à la suite du naufrage de leur embarcation, alors qu'ils tentaient la traversée entre la Libye et Malte. Huit survivants ont pu être récupérés. Mais le bilan risque, au final, d'être très lourd.

Pour l'instant, 70 immigrants africains sont portés disparus. Mais si leur mort est confirmée, il s'agirait de l'une des plus grandes tragédies de l'immigration clandestine sur l'île méditerranéenne de Malte. « Si le bilan se confirme, ce serait une tragédie de la mer équivalente, par le nombre de morts, à une catastrophe aérienne », a déclaré Laura Boldrini, la porte-parole du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), citée par l’agence italienne Ansa. Un autre naufrage de grande ampleur avait eu lieu en mai 2007. Il y avait eu alors 53 disparus.

L'histoire du drame de cette semaine n'est pas très différente des autres. Il y a tout juste une semaine, les 78 candidats à l'immigration clandestine - apparemment d'origines ghanéenne, soudanaise, somalienne et érythréenne - ont embarqué sur un grand bateau pneumatique de type Zodiac en direction à l'île de Malte. Un avion de reconnaissance militaire maltais a tenté, en vain, de retrouver d’autres disparus pendant une bonne partie de la journée de mercredi. 

(Carte : RFI)

(Carte : RFI)

Malte est située à environ 300 kilomètres de la Libye. En fait, c'est la côte européenne la plus proche, avec l'île italienne de Lampedusa. Les clandestins se seraient perdus mardi dernier. La météo s'est ensuite dégradée et les 70 personnes sont tombées à l'eau, dont trois femmes enceintes. Pour l'instant, seulement huit survivants, secourus mercredi par un bateau de pêche maltais, ont pu être retrouvés.

Selon les autorités de La Valette, plus de 2 187 clandestins, repartis dans 72 embarcations, ont été secourus ou interceptés, depuis le début de l'année au large de l'île de Malte. Ce nombre de clandestins est le double de celui enregistré en 2007. Selon l’association Fortress Europe, basée en Italie, plus de 12 000 clandestins ont trouvé la mort et près de 5 000 sont portés disparus, depuis 1988, en tentant de traverser la Méditerranée dans la zone du Canal de Sicile.

Depuis plusieurs années, la Libye est devenue un carrefour de l'immigration clandestine en Afrique, à cause notamment de l’étendue de ses frontières et de l’existence de filières de passeurs. Près d’un million d’Africains se trouvent en situation irrégulière en Libye. Malgré les dangers, beaucoup essayeront de traverser la Méditerranée sur des bateaux de fortune. 

Jean-Philippe Chauzy

Porte-parole de l'organisation internationale pour les migrations

« La Libye est devenue un pays de transit pour les migrants essentiellement originaires d'Afrique subsaharienne ».

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28/08/2008 par Sébastien Nemeth