par RFI
Article publié le 25/09/2008 Dernière mise à jour le 25/09/2008 à 14:23 TU
« J’ai décidé en ce jour de présenter ma démission auprès du président de la République ». C’est ainsi que le vieil opposant congolais s’est exprimé dans un message à la Nation diffusé vers midi par la télévision nationale congolaise. Il avait été nommé en décembre 2006 par le président Joseph Kabila et investi à la tête du gouvernement, en février 2007, par l’Assemblée nationale. Ce vieil opposant lumumbiste avait fait partie, en 1960, du premier gouvernement du Congo indépendant. Sa démission était réclamée depuis plusieurs mois par l’opposition.
L’annonce de la démission est ainsi l’épilogue d’une longue crise annoncée. Antoine Gizenga a déclaré dans son allocution que « pour tout homme, même si l’esprit est sain et alerte, le corps physique a ses limites dont il conviendrait de tenir compte ». Le désormais ex-Premier ministre a ensuite expliqué sa longue lutte politique commencée à la veille de l’indépendance de son pays. Il a fait également allusion aux 600 jours passés comme chef du gouvernment.
Celui que le peuple congolais a coutume de désigner sous le vocable « Patriarche » a aussi exprimé sa gratitude au président Joseph Kabila pour la confiance qu’il lui a faite. « La lutte continue. Tenons bon », a dit enfin Antoine Gizenga qui a pris cette décision sans doute pour évite le dépôt d’une motion de censure qui était envisagée par les députés.
Chef charismatique du Parti lumumbiste unifié (Palu), Antoine Gizenga avait fait partie du premier gouvernement congolais, lors de l’indépendance de l’ancien Congo Belge en juin 1960. Il avait été nommé, alors, Vice-premier ministre avant de s’exiler à la suite de l’éviction du Premier ministre Patrice Lumumba. Il est revenu aux affaires, 45 ans après, après l’élection du président Kabila en 2006. Sa démission était réclamée depuis plusieurs mois, notamment par l’opposition qui l’accusait d’ « immobilisme ».