par RFI
Article publié le 25/09/2008 Dernière mise à jour le 25/09/2008 à 17:54 TU
Le nouveau président de l'Afrique du Sud, Kgalema Motlanthe, a prêté serment ce jeudi 25 septembre 2008, à la résidence présidentielle du Cap.
(Photo : Reuters)
« J’accepte le poste de président de la République d’Afrique du Sud, conscient des devoirs et des responsabilités de la fonction, conscient des attentes légitimes des Sud-Africains », a déclaré dans son allocution Kgalema Motlanthe, le troisième président de l’Afrique du Sud postapartheid. Le numéro deux de l’ANC et ancien dirigeant syndical a récolté 269 voix sur 360. Il était face à Joseph Seremane, le candidat de l’opposition Alliance démocratique (DA) qui a obtenu 50 voix. L’annonce des résultats par le président de la Cour constitutionnelle Pius Langa a été suivie d’un tonnerre d’applaudissements au Parlement du Cap.
Kgalema Motlanthe, durant son court mandat, aura pour mission de recoller les morceaux entre le clan du président évincé Thabo Mbeki et celui du chef de l’ANC, Jacob Zuma. Le nouveau président sud-africain a tenu à rassurer les marchés financiers en reconduisant dans ses fonctions le ministre des Finances Trevor Manuel qui avait annoncé sa démission du gouvernement après le départ de Thabo Mbeki. Manuel est le chouchou des investisseurs et le symbole de la stabilité de la première économie du continent. Kgalema Motlanthe, qui est un ancien codétenu de Nelson Mandela à Robben Island du temps de l’apartheid, a aussi souligné que l’Afrique du Sud va poursuivre une politique permettant de réduire de moitié le chômage, tout en luttant contre la violence et la criminalité et en respectant ses engagements internationaux. Les ministres des Affaires étrangères, Nkosazana Dlamini Zuma, et des Mines, Buyelwa Sonjica, ont également été reconduits.
En revanche, le nouveau président a évincé du ministère de la Santé la très controversée Manto Tshabalal-Msimag qui a été remplacée par Barbara Hogan, présidente de la Commission financière du Parlement. L’ancienne ministre de la Santé était sévèrement critiquée par la communauté scientifique, pour les retards pris dans la distribution antirétroviraux, dans un pays qui compte actuellement plus de 5 millions de séropositifs sur 48 millions d’habitants.
Les observateurs soulignent que Thabo Mbeki a boycotté la cérémonie d’investiture de son successeur et qu’il pourrait être tenté de faire scission à l’ANC, face à la montée inexorable de Jacob Zuma, qui sera le favori des élections de 2009. Il faut noter que la présidente de l’Assemblée nationale Baleka Mbete, une fidèle de Zuma, est devenue ce jeudi vice-présidente de la République.
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