Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Algérie / Religion

Alger veut encadrer l’islam, tout comme Rabat

par  RFI

Article publié le 29/09/2008 Dernière mise à jour le 29/09/2008 à 16:03 TU

Pour faire face à la prolifération de nouveaux rites importés de l'étranger, le ministère algérien de l'Intérieur veut renforcer son contrôle sur les mosquées. Il compte dispenser une formation accélérée et obligatoire aux imams, dans le but de favoriser une application stricte du rite malékite, officiellement en vigueur en Algérie. Il compte ainsi réduire l'influence des pratiques venues de l'extérieur. Ces mesures s’apparentent, du moins en partie, à celles contenues dans le plan de réformes du champ religieux annoncé samedi dernier à Rabat par le roi Mohammed VI du Maroc. 

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika (d) prie le soir de Laylat al-Qadr (la Nuit du Destin) dans la mosquée al-Kebir à Alger, le 26 septembre 2008.(Photo : Reuters)

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika (d) prie le soir de Laylat al-Qadr (la Nuit du Destin) dans la mosquée al-Kebir à Alger, le 26 septembre 2008.
(Photo : Reuters)


Le gouvernement algérien réaffirme sa détermination à mieux contrôler les mosquées et à œuvrer pour réduire l’influence des autres courants islamiques dans le pays. Outre la fermeture de lieux de culte musulmans non autorisés, le gouvernement d’Alger a décidé d’entreprendre une formation plus poussée des imams. Les milliers de mosquées d’Algérie sont animées par des imams qui relèvent du ministère des Affaires religieuses.

Ce sont des mosquées, qui en règle générale, suivent le rite malékite, un rite plus tolérant qu’observent les Algériens depuis des siècles. Mais, épisodiquement, il subit les interférences d’autres rites, plus rigoristes et plus radicaux, tels que le salafisme ou le wahabisme. Ce dernier se manifeste par un prosélytisme axé sur le statut des personnes, comme le port obligatoire du hidjab ou la non mixité. A coté de cela, des observateurs ont constaté un développement du chiisme.

Parmi les vecteurs de ces influences, il y a les chaînes de télévision satellitaire ainsi que des réseaux clandestins de distribution de disques CD de propagande. Pour lutter contre ces pratiques religieuses importées d'Arabie Saoudite, d'Afghanistan et d'Iran, le ministère des Affaires religieuses va dispenser une formation accélérée et obligatoire aux imams.

Cette initiative est destinée à renforcer le dispositif de contrôle des mosquées. Dans ce cadre, depuis le début de l’année, 53 imams de l’Algérois ont été radiés et 42 lieux de cultes musulmans non autorisés ont été fermés.

Le Maroc prend aussi des mesures

Le roi Mohammed VI veut encadrer également la pratique de l'Islam. Le souverain marocain, en sa qualité de « Commandeur des Croyants », a dévoilé samedi dernier à Tétouan les axes de son plan de réforme du champ religieux. Il concerne notamment le conseil supérieur des oulémas (les théologiens), les imams et les mosquées, mais aussi la communauté marocaine établie à l'étranger.

C'est la deuxième réforme après celle de 2004. Elle intervient quelques jours après le tollé suscité par une fatwa (avis religieux) d'un théologien qui autorisait le mariage des filles dès l'âge de neuf ans. Le texte a été condamné depuis et les autorités ont fermé les écoles coraniques de ce théologien, tout comme son site internet et le siège de son association à Marrakech. Le ministère des Affaires islamiques qui a condamné cette fatwa a rappelé que l’âge légal pour se marier au Maroc est dix-huit ans.