par RFI
Article publié le 01/10/2008 Dernière mise à jour le 01/10/2008 à 16:15 TU
Harare le 15 septembre 2008, signature de l'accord du partage du pouvoir entre Robert Mugabe (g), et Morgan Tsvangirai (d).
(Photo : AFP)
Ça patine toujours au Zimbabwe. On attend, on attend et toujours pas de gouvernement d'union nationale. L'école de la patience, en somme. Le président Robert Mugabe et son opposant Morgan Tsvangirai qui se sont rencontrés mardi à Harare ne sont pas parvenus à s'entendre. Pourtant, les deux camps avaient bel et bien signé un accord historique de partage du pouvoir ; c'était le 15 septembre dernier mais les difficultés sont loin d'être toutes surmontées. Les deux parties se disputent l’attribution de quatre ministères-clés. L’opposition a fait appel au médiateur sud-africain, l’ex-président Thabo Mbeki. Le parti au pouvoir refuse l’idée d’une médiation.
« Nous refusons d'être des partenaires de deuxième catégorie! ». Cette déclaration ferme a été prononcée, mardi, par Nelson Chamisa, le porte-parole du parti d'opposition, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), à l’issue de la rencontre entre Mugabe et le leader de l’opposition qui a obtenu la majorité des sièges lors des élections législatives du 29 mars dernier. La formation de Morgan Tsvangirai et l'Union nationale africaine du Zimbabwe (Zanu-PF) du président Robert Mugabe n'ont toujours pas trouvé de compromis autour d'un gouvernement d'union. Le problème a d'ailleurs été porté devant le médiateur sud-africain, l’ancien président Thabo Mbeki qui a quitté ses fonctions le 21 septembre dernier.
Selon l'opposition, le parti de Mugabe, veut récupérer les ministères-clés. Il semble que le désaccord porte surtout sur quatre portefeuilles : la Défense, les Finances, les Affaires étrangères et l'Intérieur. Ibo Mandaza est un ancien membre de la Zanu-PF et aujourd'hui analyste politique. Il n'est pas surpris par les tensions autour de ces postes.
Analyste politique zimbabwéen
« Je crois qu'il est clair que la Zanu-PF aura le ministère de la Défense, puisque Robert Mugabe est chef d'état- major. Mais le MDC dit que la Zanu veut à la fois la Défense et le ministère de l'Intérieur. Donc le MDC ne veut pas lâcher l'Intérieur. En ce qui concerne les Finances, le blocage vient du fait qu'aucun représentant du parti de Mugabe ne pourra collaborer avec la communauté internationale et les organismes multinationaux. Maintenant pour les Affaires étrangères, c'est peu probable que quelqu'un de la Zanu puisse mettre en place des relations espérées avec les pays étrangers ».
Selon l'accord de partage du pouvoir signé le 15 septembre dernier, la Zanu-PF contrôlerait quinze ministères et le MDC de Tsvangiraï en aurait treize. Un accord qui n'existe pour l'instant que sur le papier, même si Robert Mugabe a annoncé un gouvernement d'union pour la fin de semaine.
La Zanu-PF a démenti, ce mercredi, que les négociations pour le partage du pouvoir soient bloquées. Patrick Chinamasa, qui dirige la délégation du parti au pouvoir a également déclaré qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à une médiation extérieure.