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Géorgie / Russie

La Russie achève son retrait des zones tampons en Géorgie

Article publié le 08/10/2008 Dernière mise à jour le 09/10/2008 à 03:58 TU

Les forces russes ont achevé mercredi leur retrait de Géorgie, excepté les régions séparatistes, deux jours avant la date butoir. Nicolas Sarkozy, président en exercice de l'Union européenne, a salué la « parole » donnée par Moscou. Mais pour Tbilissi, tout n'est pas réglé pour autant.

Une colonne de chars russes quitte un « check-point » sur les rives de l'Inguri, le 8 octobre 2008.(Photo : Reuters)

Une colonne de chars russes quitte un « check-point » sur les rives de l'Inguri, le 8 octobre 2008.
(Photo : Reuters)


Avec notre correspondant à Tbilissi
, Régis Genté

Pour les Géorgiens, le retrait des forces russes des zones tampons n’est pas achevé. Le dire serait oublier que ce retrait, contrairement à ce que prétend Dimitri Medvedev, n'est pas total, qu'il n'y a pas de retour au statut quo d'avant le conflit ainsi que convenu dans les accords de paix du 12 août et du 8 septembre négociés par Nicolas Sarkozy au nom de l'Union européenne.

Marie-Anne Isler-Béguin

Députée du groupe des Verts au Parlement européen

« Je ne parle pas de succès, je voudrais voir les troupes russes se retirer complètement du territoire de la Géorgie... et que peuvent faire nos observateurs européens s'ils ne peuvent entrer dans les deux Républiques indépendantistes ? La situation est encore plus grave parce les villages géorgiens en Ossétie du Sud sont sécurisés par l'armée russe. On fait croire que le problème est réglé alors qu'il n'en est rien. La Russie viole les engagements qu'elle avait pris ».

09/10/2008

Les gorges de Kodori en Abkhazie, et les villages enclavés au nord de Tskhinvali, la capitale de l'Ossétie du Sud, contrôlés par Tbilissi jusqu'à l'éclatement du conflit armé font à présent partie des républiques séparatistes, selon Moscou.

De même pour une partie du district d'Akhalgori que les Ossètes ont littéralement annexé il y a un mois et demi, au prétexte qu'à l'époque soviétique il faisait partie de la région autonome de l'Ossétie du Sud.

Mercredi soir, les « check points » russes d'Akhalgori n’ont pas été levés.

Pour le président Saakachvili et ses compatriotes, le retrait russe signifie aussi parallèlement la consolidation de la présence des forces du grand voisin en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Des forces d'occupation, selon Tbilissi.

Le chef du Kremlin satisfait

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Les Russes sont donc partis deux jours plus tôt que prévu. Le président français s'en félicite, et avec lui l'Union européenne. Les Américains notent avec satisfaction le respect de l'accord conclu, même si les soldats ne se replient pas très loin, puisqu'ils vont rester dans les deux républiques séparatistes (ils vont même y déployer très officiellement près de 8.000 militaires...) alors qu'avant la guerre, ils devaient se contenter d'un soutien plus ou moins indirects aux forces abkhazes et ossètes.

Les observateurs européens, eux, ne sont pas invités à entrer en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Mais le chef du Kremlin obtient tout de même gain de cause sur une de ses principales revendications : il veut que les dirigeants abkhazes et ossètes soient invités à la conférence internationale du 15 octobre sur la sécurité dans le Caucase, alors que leurs républiques ne sont reconnus que par la Russie.

Manifestement, Nicolas Sarkozy a dit oui. De même s'est-il rallié à l'idée du président russe de remettre à plat la sécurité en Europe. Ce nouveau pacte de sécurité, promu par le Kremlin, et qui semble n'avoir pour objectif que de réduire l'influence de l'Otan.

Portée par son élan, la Russie demande désormais l'interdiction de ventes l'armes offensives à la Géorgie. Tbilissi rappelle qu'au regard du droit international, les Russes n'ont pas quitté son territoire, puisqu'ils stationnent dans les régions séparatistes d'Ossétie du Sud et d'Abkhazie.