Article publié le 10/10/2008 Dernière mise à jour le 10/10/2008 à 03:37 TU
Avocats et associations se sont dits jeudi très déçus après la suspension en appel de la libération sur le sol américain de 17 Chinois ouïgours détenus à Guantanamo depuis sept ans mais blanchis de toute accusation. « Il s'agit d'un développement extrêmement décevant pour nos clients, des hommes innocents qui une fois encore ne peuvent que se demander s'ils connaîtront un jour une vie loin des barbelés », a déclaré un de leurs avocats, Neil McGaraghan dans un communiqué.
Avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du
Les avocats des détenus Ouïgours sont consternés. Alors que les prisonniers entrevoyaient enfin le bout de leur calvaire, ils vont devoir rester à Guantanamo au moins une semaine supplémentaire. Le gouvernement fédéral estime en effet que c’est au pouvoir exécutif, et non à la justice, de décider si oui ou non ces hommes doivent être admis sur le sol américain.
Pourtant, les 17 prisonniers sont libérables depuis 2004, depuis que les Etats-Unis ont reconnu qu’ils n’étaient pas ce que l’on appelle ici des « ennemis combattants ». Le problème, c’est de savoir où les envoyer. La Chine les réclame, et promet de ne pas leur faire de mal, mais on peut douter de sa bonne foi. Les Américains reconnaissent qu’ils risqueraient la persécution s’ils étaient renvoyés là bas. Aucun autre pays n’a accepté de les accueillir.
Le juge avait décidé en début de semaine qu’il convenait de les libérer sur le territoire américain, et de statuer plus tard sur les conditions dans lesquelles ils pourraient être admis à rester aux Etats-Unis. L’appel du gouvernement fédéral suspend donc pour le moment la procédure. Washington craint essentiellement que cette libération ne constitue un précédent, il y a en effet au bagne de Guantanamo près de 200 détenus qui n’ont pas été inculpés.
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