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Côte d'Ivoire

Nouveaux retards dans le recensement électoral

par  RFI

Article publié le 17/10/2008 Dernière mise à jour le 17/10/2008 à 17:07 TU

Le recensement et l’identification de la population ivoirienne, pour la mise à jour des listes électorales, risque de prendre encore un peu plus de retard, ce qui entraînera très probablement le report de l’élection présidentielle, prévue pour le 30 novembre. Ce processus d’identification, initié fin septembre, a connu une série de « problèmes techniques et logistiques ». À cela s’ajoute un mouvement de contestation des agents recenseurs de la Commission électorale indépendante (CEI) et de l’entreprise française Sagem, chargée de la partie technique de l’opération, qui réclament une hausse importante de leurs honoraires. Les cartes d’identité ne sont plus délivrées depuis le coup d’Etat de 1999. Le Premier ministre Guillaume Soro affirme que son gouvernement prendra « le temps de recenser tout le monde ». Le président Laurent Gbagbo a appelé tous les Ivoiriens à se faire recenser.

Le président de la Commission électorale indépendante de Côte d'Ivoire Robert Beugré Mambé.(Photo : AFP)

Le président de la Commission électorale indépendante de Côte d'Ivoire Robert Beugré Mambé.
(Photo : AFP)

Certains agents chargés d'effectuer les opérations d’identification des électeurs ivoiriens ont décidé de cesser le travail. Ils ne savent toujours combien ils seront payés et ils demandent aujourd'hui des garanties. On leur propose 3 000 francs CFA (4,60 euros) par jour et ils en réclament 30 000. Du coup, une grande partie des 774 centres de collecte d'Abidjan sont  paralysés depuis le début de la semaine.

Tout est parti d’une réunion tenue la semaine dernière par le vice-président de la CEI à Kumasi, un quartier d’Abidjan, la capitale économique de l’Etat ivoirien. Lorsque les agents des centres de collectes ont voulu savoir quel était le montant de leur salaire, Jean-Baptiste Gomis leur a répondu qu’il ne savait pas. Ils se sont alors rendu compte qu’on les trompait. Mamadou Dao, le porte-parole du collectif des centres de collecte.

Mamadou Dao

« Nous travaillons et nous n'avons pas de contrats de travail, on nous brandit des fiches où on doit signer. »

17/10/2008 par Stanislas Ndayishimiye


Le mouvement concernerait les agents recrutés par quatre des cinq organismes chargés de l’identification, l'Institut National de Statistiques (INS), l'Office National d'Identification (ONI), la CEI et la société française Sagem, qui ne veut pas communiquer. Quant à la Commission électorale indépendante, aucun de ses responsables n’est jusqu’ici entré en contact avec le collectif des centres de collectes, pour tenter de débloquer la situation.   

Sagem, la société française en charge des mesures biométriques et de conception des futurs papiers d'identité a fait appel pour cette opération à 6 000 vacataires ivoiriens.

Ces 6 000 agents dits « agents valise » ont en charge le matériel d'identification. Ces employés vacataires de Sagem travaillent en équipe avec 6 000 autres vacataires de INS, 6 000 agents de l’ONI et encore 6 000 autres personnes de la Commission nationale de supervision.

À cela s'ajoutent 11 000 représentants de chaque bureau d'identification, ce qui fait un total de 35 000 contractuels qui, pendant deux mois, devront mener à bien le processus d'identification et délivrer les cartes d'électeurs. Un travail d'équipe qui si un maillon de la chaîne se met en grève bloque l'ensemble de la « mécanique ». L’opération a d'abord débuté dans sept provinces puis à Abidjan ; elle devrait durer deux mois. Cette identification doit coûter 60 milliards de francs CFA (91 millions d'euros), selon la CEI, une somme qui sera prélevée dans les caisses de l'Etat ivoirien. La Commission compte pouvoir enregistrer 9 millions d’électeurs, contre 5,5 en 2000.

Le président Laurent Gbagbo, en visite dans le nord du pays, dans des zones anciennement tenues par les rebelles des Forces nouvelles, a tenu, jeudi, à exhorter les Ivoiriens à se faire recenser sur les listes électorales.  

Laurent Gbagbo

« Je vous en conjure, allez ! Allez ! Allez vous faire recenser ! »

17/10/2008 par Norbert Navarro