Article publié le 21/10/2008 Dernière mise à jour le 21/10/2008 à 16:20 TU
Lors d'une allocution devant le Parlement européen à Strasbourg, le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy, qui préside l'UE jusqu'à fin 2008, a évoqué la crise financière, les paradis fiscaux, et renouvelé son appel à un gouvernement économique européen, qui puisse dialoguer avec la Banque centrale européenne (BCE). Un projet qui suscite la réticence de l’Allemagne.
Le président français Nicolas Sarkozy avec ( à gauche ) Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, au Parlement européen, le 21 octobre 2008.
( Photo : Reuters )
Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg, Maud Czaja
Nicolas Sarkozy a proposé d’interdire aux banques travaillant avec l’argent des Etats de traiter avec les paradis fiscaux. Le président français a également appelé à calculer et organiser la rémunération des traders de façon à ne pas les pousser à des prises de risques inconsidérés.
La crise financière a été, une fois de plus, au centre du discours de Nicolas Sarkozy. D’après lui, elle est le résultat de la trahison des valeurs du capitalisme, et non une remise en cause de l’économie de marché.
Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois plaidé pour une meilleure coordination des Européens. Il a relancé l’idée de créer un gouvernement économique pour la zone euro, car l’Europe « doit parler d’une voix forte ». A ce sujet, il a proposé une réunion extraordinaire des chefs d’Etats de l’Union européenne pour préparer les futurs sommets mondiaux sur la refonte du système financier international, sans toutefois donner de date précise.
Conflit russo-géorgien
Lors de son discours, interrompu par des applaudissements d’eurodéputés à quatorze reprises, le président français est revenu sur d’autres sujets européens. Sur le climat, il a prôné la flexibilité. « Il serait dramatique et irresponsable, a insisté Nicolas Sarkozy, d’abandonner les objectifs que l’Europe s’est fixés », à savoir notamment réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020. Et ce, malgré les critiques de plusieurs Etats-membres comme la Pologne ou l’Italie qui n’ont pas caché leurs réticences à l’adoption d’un tel plan.
Autre thème de discours, le conflit russo-géorgien. Nicolas Sarkozy a salué l’action européenne qui a obtenu un cessez-le-feu au bout de deux mois, mais a jugé l’intervention russe disproportionnée, tout en soulignant, un peu plus tard dans son intervention, que l’Europe ne pouvait pas se passer de la Russie comme partenaire.
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