Parti socialiste

Congrès de Reims : le combat des chefs

par  RFI

Article publié le 13/11/2008 Dernière mise à jour le 14/11/2008 à 03:45 TU

Benoît Hamon a clairement annoncé sa candidature au poste de premier secrétaire.
(Photo : www.flickr.com)

Le « ni oui ni non » de Ségolène Royal fait durer le suspense à la tête du parti socialiste. Alors que le congrès national du parti s'ouvre vendredi à Reims, elle se garde toujours d'annoncer sa candidature. Benoît Hamon, qui représente l'aîle gauche du parti, se déclare clairement candidat au poste de premier secrétaire.

Rarement congrès socialiste n'avait été aussi incertain. Une semaine après le vote des adhérents, c'est encore le plus grand flou qui règne au PS. Un parti fragmenté, à deux doigts de l'explosion.

Les quatre petits points d'avance de Ségolène Royal ne lui auront pas permis de faire la différence. Ses multiples propositions de rassemblement derrière elle, n'ont finalement suscité que refus sans équivoque. Pour des questions de fond, expliquent officiellement Bertrand Delanoë, Martine Aubry et Benoît Hamon.

L'ancienne candidate à la présidentielle reste toujours aussi controversée au sein de sa propre formation politique. Et puisque personne aujourd'hui au PS n'est incontestable, ni incontesté, le congrès de Reims s'est déjà transformé en combat des chefs sous le regard des Français.

Les appels au rassemblement se multiplient, comme autant d'appels à la raison, mais les ambitions des uns et des autres restent intactes. Le congrès de Reims sera-t-il alors un congrès pour rien, d'où n'émergera ni ligne politique claire, ni majorité stable ?

Prochaine étape : l'élection du premier secrétaire

Ségolène Royal dédramatise, un oeil sur l'étape suivante : l'élection, jeudi prochain, du nouveau premier secrétaire, directement par l'ensemble des adhérents. A eux le dernier mot, à eux de mettre tout le monde d'accord.

A l'heure où le parti socialiste réclame de nouvelles têtes, Benoît Hamon, 41 ans tout juste, prétend incarner le renouvellement générationnel. En référence à Barack Obama, ses proches l'appellent Obhamon, depuis le vote des militants la semaine dernière. En fédérant la gauche du parti, il a frôlé les 20% des voix. Mais 20% cela ne fait pas une majorité, d'où le rapprochement avec Martine Aubry.

La maire de Lille serait prête à céder sa place, et à soutenir une candidature de Benoît Hamon. Et Bertrand Delanoë dans tout ça ?  « La balle est dans son camp », expliquait ce matin Benoît Hamon. Le maire de Paris sera-t-il l'arbitre de ce congrès ? Le maire de Paris (dont la motion est arrivée en 2ème position), n'est pas prêt à rallier Ségolène Royal, mais il estime que le rassemblement est possible entre tous les socialistes, malgré leurs différences.  

Difficile de croire qu'il puisse accepter la main tendue de Ségolène Royal. Leurs divergences sont trop fortes sur la conception du parti. Mais rejoindre Benoît Hamon, contre toute cohérence idéologique, c'est accréditer l'idée d'un front anti-Ségolène.