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Crise financière

Au G20, la régulation du système financier attendra

Article publié le 14/11/2008 Dernière mise à jour le 14/11/2008 à 06:27 TU

La volonté affichée par l'Europe de réformer en profondeur le mode de régulation du système financier international devrait recevoir au mieux un accueil mitigé lors du sommet du G20 à Washington. Le manque de temps de préparation, l'absence du président élu américain Barack Obama et le refus encore largement partagé de creuser certains dossiers comme le secret bancaire empêcheront les dirigeants réunis vendredi et samedi de prendre des décisions concrètes sur ce sujet.

George Bush se serait bien passé de cette fin de mandat sur fond de crise économique mondiale : le président américain atteint désormais des niveaux d’impopularité records.(Photo : Reuters)

George Bush se serait bien passé de cette fin de mandat sur fond de crise économique mondiale : le président américain atteint désormais des niveaux d’impopularité records.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondante à Washington, Donaig Ledu

Cette réunion du G20 intervient en pleine période de flottement aux Etats-Unis. Les hôtes de ce sommet, en l’occurrence le président George Bush et les membres de son cabinet, sont en train de faire leurs cartons. Ils sont suivis de près par une équipe de transition qui s’apprête, elle, à emménager et qui va hériter de cette situation catastrophique.

Barack Obama ne participera pas au sommet de samedi, mais il y envoie deux représentants, l'ex-chef de la diplomatie américaine Madeleine Albright et un ancien parlementaire républicain, Jim Leach.

Ce G20 ne se résume pas, et loin de là, aux Américains. Les autres dirigeants de la planète seront évidemment comptables de ce qui va être décidé à Washington. Mais tous les observateurs s’accordent quand même à dire que les décisions de réforme qui vont être prises ne pourront être effectives et efficaces que lorsque il y aura, aux Etats-Unis, un interlocuteur qui aura devant lui le temps et les coudées franches pour mettre en œuvre ces réformes.

Dernier tour de piste pour George Bush

George Bush avant le G20

« George Bush sait que ce sommet du G20 ne sera que le début d'un processus, la suite ce sera sans lui puisque le président américain sortant quitte le pouvoir dans à peine 2 mois. Cette crise n'est pas apparue d'un seul coup a-t-il dit ce jeudi, elle ne sera pas réglée d'un seul coup, le marché du crédit commence à se dégeler...».

14/11/2008 par Donaig Ledu

Le président sortant se serait bien passé de cette fin de mandat sur fond de crise économique mondiale. George Bush atteint désormais des niveaux d’impopularité records. La guerre en Irak l’avait déjà rendu très impopulaire mais sa cote dans l’opinion a achevé de s’écrouler avec cette crise financière, puis économique, qui secoue très durement les Etats-Unis.

Jeudi, le président américain a fait un discours à New York sur la situation économique. Très lucide, il a prévenu que la période à venir serait très difficile. Mais l’actuel locataire de la Maison Blanche a tenu à réaffirmer sa foi en l’économie de marché. « Il ne faut pas que l’Etat intervienne trop dans la libre entreprise », a-t-il déclaré, alors même que c’est son administration qui se voit contrainte de mettre en œuvre un plan de sauvetage du système financier américain, en injectant du capital dans des banques. L’Etat américain n’était pas intervenu dans l’économie depuis des décennies.

USA - Bush sur le capitalisme

« Nous sommes à un moment déterminant pour l'économie mondiale. Dans le sillage de cette crise financière, des voix s'élèvent à gauche et à droite pour assimiler cette crise à la cupidité, à l'exploitation et à l'échec. C'est vrai que cette crise a revelé des manquements mais celle ci n'est pas un échec de l'économie de marché libre...».

14/11/2008 par Donaig Ledu

En outre, George Bush sera amené au cours de ce sommet à prendre des décisions qu’un autre devra mettre en œuvre, ce qui évidemment change considérablement le regard qu’auront sur lui ses collègues chefs d’Etat au cours du week-end. Une position qui n’est pas très confortable.