Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

France / Espagne

Arrestation du chef militaire présumé d'ETA

par  RFI

Article publié le 17/11/2008 Dernière mise à jour le 17/11/2008 à 13:53 TU

Txeroki, le chef militaire présumé d'ETA, a été arrêté vers 3h du matin dans la station de sports d'hiver de Cauterets. Il se trouvait en compagnie d'une femme, lorsque les policiers ont procédé à l'arrestation. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a salué « l'excellente collaboration entre la France et l'Espagne dans la lutte contre le terrorisme basque. » L'organisation séparatiste basque serait responsable de la mort de près de 800 personnes, depuis le début des années 60.

Garikoïtz Aspiazu Rubina, chef présumé de l'ETA arrêté.( Photo : AFP )

Garikoïtz Aspiazu Rubina, chef présumé de l'ETA arrêté.
( Photo : AFP )

Garikoïtz Aspiazu Rubina, dit Txeroki, est considéré comme un chef particulièrement radical, car il est soupçonné d'avoir abattu froidement deux gardes civils espagnols à Capbreton, au Pays Basque français, le 1er décembre 2007. Les deux policiers étaient justement chargés de le surveiller.

Aucune précision n'a été apportée sur les circonstances exactes de son arrestation, mais indéniablement il était le membre le plus recherché de l'organisation clandestine. Né en 1973 à Bilbao, Txeroki aurait pris la direction des commandos de l'ETA fin 2003.

L'unique photo connue de lui montre un jeune homme au visage fin, au regard déterminé, avec un anneau à l'oreille gauche. Il a fait ses premières armes dans les Kalle Borroka, la guérilla urbaine orchestrée au Pays Basque Espagnol par les jeunes radicaux proches de l'ETA, qui d'ailleurs s'en sert de vivier.

Au début des années 2000, il a intégré les commandos de l'organisation terroriste et depuis, son ombre plane sur toutes les opérations du groupe armé. Notamment, le puissant attentat de l'aéroport de Madrid, qui a fait deux morts, le 30 décembre 2006. Un attentat commis en plein cessez-le-feu permanent de l'ETA.

Txeroki voulait exporter sa guerre sur le sol français

Txeroki voulait exporter sa lutte armée sur le sol français. Pour ce chef radical et violent, c'était une façon de répondre à la pression accrue de la police française sur le grand sud-ouest de la France, base arrière de l'organisation.

Mais selon la presse espagnole, la direction politique de l'ETA a finalement décidé, ces derniers mois, de ne pas commettre d'attentats sur le sol français. Néanmoins, loin de baisser les armes, Txeroki a réussi à étendre la pratique de la Kalle Borroka sur le sol français.

La Kalle Borroka est cette violence urbaine menée par de jeunes indépendantistes au cours de manifestations. Grâce à ces jeunes militants déterminés, Txeroki, partisan d'une ligne dure, voulait mettre sur pied une nouvelle ETA. Une ETA plus militaire que politique.

Jean Chalvidant

Docteur en civilisation espagnole et spécialiste de l’histoire d’ETA

« Tous les trois mois, tous les six mois on arrête un soi-disant numéro un et c’est souvent le cas d’ailleurs. »

17/11/2008 par Franck Alexandre

L'Espagne se réjouit


Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Enorme satisfaction à Madrid. Garikoïtz Aspiazu, alias Txeroki, était le terroriste basque le plus recherché. C’est lui qui tenait les rênes de l’organisation armée depuis 2004 après l’arrestation de Mikel Antza, lui qui avait rompu la trêve d’ETA fin 2006. C’est lui aussi qui donnait l’ordre de commettre des attentats.

Sous sa férule, six personnes ont été assassinées depuis décembre 2007. Txeroki cherchait manifestement des assassinats bien plus larges, voire des massacres dans certains cas, mais à chaque fois, les forces de sécurité franco-espagnoles ont pu faire avorter ces initiatives meurtrières. 

« C’est un des chefs les plus sanguinaires d’ETA », dit-on du côté du ministère de l’Intérieur à Madrid. Ces derniers temps, le gouvernement Zapatero laissait entendre que la chute de Txeroki était proche car le séparatiste basque s’était rapproché de ses commandos tout près de la frontière entre la France et l’Espagne.

A écouter

Jacques Baud

C'est un coup majeur contre l'organisation mais elle se remettra très rapidement. Ces prochaines semaines, l'organisation va devoir se réajuster, réajuster ses réseaux.

17/11/2008