par David Baché
Article publié le 17/11/2008 Dernière mise à jour le 18/11/2008 à 00:11 TU
Entre le mois de juillet et le mois de septembre, pour le deuxième trimestre consécutif, le produit intérieur brut (PIB) du Japon a reculé : moins 0,1% sur la période, moins 0,4% en rythme annuel. Au trimestre précédent, l'économie du pays avait reculé de 0,9%.
Avant lui, la zone euro, l'Allemagne, l'Italie, ou encore Hong Kong avaient déjà annoncé leur entrée en récession. Les Etats-Unis ou même la France n'en sont pas loin non plus.
Le Japon n'avait pas connu un tel recul depuis 2001 et l'éclatement de la bulle internet ; l'économie du pays avait alors reculé durant trois trimestres consécutifs. Pourtant, le ministre de la Politique économique et budgétaire, Kaoru Yosano, prévient : « Le risque existe pour que la situation empire ».
Recul des investissements
Devant la baisse de la consommation et donc de la demande dans le monde, et particulièrement aux Etats-Unis, les entreprises japonaises préfèrent lever le pied. Elles révisent à la baisse leurs prévisions de production et surtout reportent leurs investissements, tels que les constructions d'usine ou encore les achats de nouveaux équipements. Les investissements en capital des sociétés japonaises ont ainsi chuté de 6,7%, et c'est là la principale explication du recul du PIB national.
La seconde explication est liée au resserrement du crédit. Comme partout ailleurs depuis le début de la crise financière, les banques japonaises serrent le robinet du crédit. Quoique moins touchées par la crise que leurs homologues américaines et européennes, les banques japonaises accordent moins facilement de prêts aux entreprises. Là encore, moins de prêts, c'est moins de possibilité d'investissements et donc d'activité.
Jacques Gravereau, économiste à l'institut HEC-Eurasia, tient pourtant à relativiser. Il explique les raisons de ce recul de l'économie japonaise, tout en dédramatisant la situation du pays.
Les raisons de l'entrée en récession du Japon
«Ce n'est pas une surprise car la croissance japonaise a toujours été molle depuis une petite quinzaine d'années maintenant.»
Selon cet expert, les inquiétudes sont davantage liées à la conjoncture qu'à des problèmes de fond de l'économie japonaise, de sorte qu'il ne voit pas la deuxième économie du monde perdre son rang.
La réaction des marchés ne dénote d'ailleurs pas autre chose, puisque l'annonce faite par le gouvernement n'a eu strictement aucune conséquence sur les places financières, la bourse de Tokyo fermant même en hausse. Et ce en dépit des prévisions de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), selon lesquelles la récession de l'économie japonaise va se poursuivre au dernier trimestre, pour atteindre un recul de 1% en rythme annuel en 2008, et de 0,1% en 2009.
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