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RD Congo

Le CNDP s'approche de Kanyabayonga

Article publié le 18/11/2008 Dernière mise à jour le 18/11/2008 à 10:24 TU

Les rebelles du CNDP.(Photo : Reuters)

Les rebelles du CNDP.
(Photo : Reuters)

La rébellion de Laurent Nkunda viole son propre cessez-le-feu : l'ONU accuse le CNDP de s'être emparé de plusieurs localités de l'est de la RDC dimanche, alors même qu'elle affirmait à l'envoyé spécial de l'ONU Olusegun Obasanjo qu'elle respectait son cessez-le-feu décrété le 29 octobre. La rébellion affirme répondre aux provocations des FARDC. En tout cas, ces localités sont situées à une centaine de kilomètres au nord de Goma et en périphérie sud-est de la ville de Kanyabayonga : et c'est une position stratégique vers le nord de la province. Suite à la progression des rebelles, le président Joseph Kabila a nommé lundi un nouveau chef d'état-major à la tête des armées. Le général Didier Etumba Longomba, originaire de la province de l'Equateur dirigeait jusqu'à présent la force navale. D'autres nominations ont été opérées au Nord-Kivu. Le commandement de la région militaire a fait appel à des officiers des FARDC issus de l'ancienne rébellion du RCD.

Avec notre envoyé spécial à Goma,

Deux jours après avoir promis la paix, le CNDP va-t-il entrer dans Kanyabayonga ? Au sein de la rébellion on assure que la conquête de la ville n'est pas un objectif, mais militairement plus rien ne semble aujourd'hui en mesure d'empêcher les hommes de Laurent Nkunda de prendre ce verrou stratégique.

Ni l'armée congolaise en débandade, ni les quelques miliciens maï maï peu entraînés, ni même les casques bleus encore en trop faible nombre ne paraissent susceptibles d'arrêter par la force la remontée vers le nord de la rébellion.

Casse-tête

Le cas de Kanyabayonga ressemble bien à un casse-tête pour une mission des Nations unies traversée par des problèmes de commandement. Les hélicoptères de l'ONU ont bien tournoyé dans le ciel, mais leurs armes sont jusque-là restées froides. Le commandant de la force s'évertue par ailleurs à pousser les FARDC à résister, alors que les soldats loyalistes semblent pour l'heure plus préoccupés à fuir qu'à combattre.

Dans le même temps, sur le terrain, les casques bleus sont le plus souvent impuissants dans leur tentative de mener des médiations avec les commandants rebelles. Il faut dire que selon plusieurs sources, l'armée s'est mise dans plusieurs occasions derrière les soldats de la paix, pour pilonner les positions du CNDP.

Selon des sources journalistiques sur place, face à cette confusion, la population a, dans sa grande majorité, quitté la ville pour se réfugier en brousse.

A Rwindi, un sentiment d'impuissance

« Quelques rares camions de passagers circulent sur la route vers le Sud fuyant Kanyabayonga. A Rwindi, à une vingtaine de kilomètres, le camp de la Monuc accueille plus d'une centaine de personnes. »

18/11/2008 par Stéphanie Braquehais

Kabila installe un de ses bureaux au Parlement

Le président de l'Assemblée nationale a fait ses cartons pendant le week-end .Vital Kamerhe a dû vider son bureau pour le mettre à la disposition de Joseph Kabila. Pour l'instant le président congolais n'a pas encore pris possession des lieux. Joseph Kabila attend peut-être de voir la réaction des parlementaires dont beaucoup se disent scandalisés.

 

Ce mardi, le Sénat tient une séance plénière. Les débats risquent d'être houleux sur la question de ce bureau présidentiel installé au Palais du Peuple. A l'Assemblée nationale, les députés de l'opposition ont déjà rédigé une motion pour dénoncer les violations de la Constitution commises par la présidence. Ils menacent également de ne plus siéger si le chef de l'Etat s'installe réellement dans leur enceinte.

 

Alors pourquoi Joseph Kabila a-t-il pris cette décision ? Pour bon nombre de députés et sénateurs, c'est une façon de faire pression sur des élus jugés trop libres et indépendants.

 

Les deux Chambres ont par exemple pris des initiatives à caractère exécutoire pour le gouvernement. Elles sont intervenues sur la question sensible de la guerre à l'est en adoptant un plan de sortie de crise qui a été soumis au Conseil de sécurité de l'ONU.

 

Beaucoup d’élus estiment que la présence du président va exercer non seulement une pression politique, mais aussi sécuritaire. Ils s'imaginent mal accepter d'être contrôlés, voire fouillés par les gardes de la sécurité présidentielle pour pouvoir entrer au Parlement.