France/Rwanda

Rose Kabuye extradée vers la France

par  RFI

Article publié le 19/11/2008 Dernière mise à jour le 19/11/2008 à 11:29 TU

Dès son arrivée à Paris, Rose Kabuye sera présentée aux juges antiterroristes.
(Photo : AFP)

Elle avait été arrêtée à son arrivée à Francfort il y a dix jours, en vertu d'un mandat d'arrêt international délivré par la justice française. Rose Kabuye, aujourd'hui directrice du protocole du président rwandais, a été maire de Kigali et combattante de la première heure du FPR. Elle fait partie des 9 personnalités rwandaises visées par des mandats d'arrêts délivrés par le juge Bruguière en 2006 dans le cadre de son enquête sur l'attentat contre l'avion de l'ex-président rwandais Habyarimana. Rose Kabuye doit être extradée ce mercredi vers la France.

Rose Kabuye est attendue vers 15 heures à Paris, selon son avocat. Dans la foulée, cap sur le Palais de justice.

Les deux juges anti-terroristes qui ont repris l'enquête sur l'attentat contre l'avion d'Habyarimana à la suite de Jean-Louis Bruguière l'y attendent.

Philippe Coirre et Marc Trévidic devraient normalement interroger Rose Kabuye. Ils devront confirmer ou non son inculpation pour « complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste » contenue dans le mandat d'arrêt.

Si l'on en croit l'un d'entre eux, les avocats de la défense pourraient alors demander que leur cliente passe du statut de mise en examen à celui de « témoin assisté ».

Début d’une longue procédure

Surtout, les avocats de Rose Kabuye réclameront sa libération, ou au moins sa mise en liberté sous contrôle judiciaire. Pour cela, il faut pouvoir justifier d'un logement, s'engager à répondre aux convocations des juges… des garanties que présente l'ancienne maire de Kigali d'après ses défenseurs.

Quoi qu'il en soit, il reviendra aux 2 juges de demander ou non son incarcération, en saisissant le juge des libertés et de la détention.

Ensuite, ce sera le début d'une longue procédure. Les juges s'apprêtaient à boucler l'enquête, l'arrestation de Rose Kabuye va permettre à ses avocats d'exiger des auditions, des recherches supplémentaires, des visites de terrain... Bref, le dossier aujourd'hui est rouvert en grand.

Un témoin à charge se rétracte

Les accusations du juge Bruguière se basent en partie sur le témoignage de Joshua Ruzibiza, autrefois prénommé Abdul, un ancien soldat du FPR en disgrâce qui vit actuellement en Norvège. Or ce témoin revient entièrement sur ses précédentes déclarations et disculpe la directrice du protocole de Paul Kagamé.