Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Economie américaine

Le secteur automobile sinistré appelle à l'aide

par Myriam Berber

Article publié le 19/11/2008 Dernière mise à jour le 12/12/2008 à 16:40 TU

Touchés de plein fouet par la crise économique, les constructeurs automobiles américains, General Motors, Ford et Chrysler, font pression sur le gouvernement fédéral pour obtenir une aide supplémentaire pour le secteur. L

Rassemblement des employés de l'usine General Motors de Arlington, au Texas, pour soutenir le plan d'aide présenté à la Commission des affaires bancaires du Congrès, le 18 novembre 2008.(Photo : J. Rinaldi/Reuters)

Rassemblement des employés de l'usine General Motors de Arlington, au Texas, pour soutenir le plan d'aide présenté à la Commission des affaires bancaires du Congrès, le 18 novembre 2008.
(Photo : J. Rinaldi/Reuters)

Cette semaine est déterminante pour l’avenir des Big Three de Detroit (General Motors, Ford et Chrysler), à court de liquidités. Le Congrès américain doit décider sur l’opportunité de sauver ou non les trois constructeurs automobiles. Après avoir plaidé leur cause, mardi devant la Commission bancaire du Sénat, les dirigeants de General Motors, Ford et Chrysler, ont tenté, mercredi 19 novembre 2008, de convaincre la Chambre des représentants de leur accorder une nouvelle rallonge de 25 milliards de dollars pour survivre à la crise. Cette aide s’ajouterait à un précédent prêt de 25 milliards, voté en septembre par le Congrès et destiné à la production de véhicules plus économes en carburant.

Le directeur général de Chrysler, Rober Nardelli, a averti, mardi, que sans « un crédit-relais immédiat » de l’Etat, son groupe, à court de liquidités, ne pourrait pas « continuer à assurer ses activités ». Le PDG de Chrysler a agité l’épouvantail d’une faillite de son groupe qui mettrait en péril 56 000 emplois directs. Il y a dix jours, son homologue de General Motors, Rick Wagoner, avait indiqué que si rien n’était fait, son groupe risquait la faillite et ce, dès le début de l’année prochaine.

Risques de faillites et licenciements

Côté républicains aux Etats-Unis, on pense que la solution d’une restructuration de General Motors dans le cadre d’un chapitre 11 sur le régime des faillites serait désormais préférable, tandis que les démocrates se battent pour une aide de 25 milliards de dollars qui seraient puisés sur l’enveloppe du plan Paulson voté par le Congrès en octobre. « Ne pas aider le secteur de l’automobile est un risque que nous ne pouvons pas prendre », a indiqué Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des Représentants.

Mais pas question pour les démocrates de signer un chèque en blanc, le projet de loi des démocrates conditionne cette aide à des mesures très strictes, notamment en termes de prises et de rémunérations des dirigeants. Reste que pour l’heure, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, refuse toujours qu’une partie des 700 milliards de dollars affectés au sauvetage du système financier soient utilisés pour soutenir l’industrie automobile. Une position contraire à celle défendue par le président nouvellement élu, Barack Obama.

Des modèles non adaptés à la demande

Le marché américain de l’automobile, touché de plein fouet par la crise économique et le tarissement du crédit, a atteint en octobre son plus bas niveau depuis 25 ans, avec une chute de 32% des ventes. Encore plus affecté que ses concurrents, le numéro un américain General Motors, dont les ventes de voitures ont chuté de 45% en octobre, a annoncé une perte d’exploitation de 2,5 milliards de dollars sur le seul troisième trimestre 2008. GM a déjà gelé le paiement des frais médicaux pour ses retraités.

General Motors paye également sa mauvaise stratégie industrielle. Le créneau des voitures petites et plus économes en carburant ont désormais la faveur des consommateurs. Face aux modèles compacts asiatiques, le géant américain a souffert d’un vieillissement de ses produits centrés sur les gros 4X4 et les pick-ups, dont les ventes ont chuté respectivement de 66% et 35% aux Etats-Unis. Pour limiter ses pertes, General Motors a mis en place un plan de restructuration : réduction significative de la production et report du développement de nouveaux véhicules. General Motors, qui a déjà supprimé 7 000 postes de cols blancs aux Etats-Unis, a annoncé des licenciements secs dans les mois à venir. Chrysler se bat également pour sa survie. Pour redresser ses comptes, le constructeur, qui a déjà supprimé plus de 35 000 postes depuis le début 2007, va devoir se séparer de 25% de ses cols blancs.