par Myriam Berber
Article publié le 21/11/2008 Dernière mise à jour le 22/11/2008 à 08:25 TU
Le chef de l'Etat chinois Hu Jintao (à droite) accompagné d'Alan Garcia, son homologue péruvien, le 19 novembre 2008. Dans la capitale péruvienne, les préparatifs vont bon train pour accueillir les participants du sommet annuel des chefs d'Etat du Forum de coopération économique Asie-Pacifique. Etabli en 1989, l'Apec est un forum régional destiné à promouvoir le libre-échange et la coopération économique et technologique.
( Photo : Mariana Bazo / Reuters )
C’est la crise financière qui devrait occuper les esprits. Les effets de cette tourmente sont particulièrement mauvais pour les pays asiatiques, extrêmement dépendants des exportations. Le ralentissement est général. Au Japon, les exportations ont baissé de 7,7% au mois d’octobre, en raison du tassement de la demande en provenance des Etats-Unis et de l’Europe. Même constat en Corée du Sud et à Singapour, où les exportations vers les Etats-Unis risquent de baisser de 12% cette année. En Chine, le retournement de conjoncture est également brutal. L’excédent commercial a enregistré un déclin de 2,6 % au cours des neuf premiers mois de l’année.
Rouvrir les négociations du cycle de Doha
Pour les 21 pays riverains de l’océan Pacifique, le maintien d'échanges commerciaux intenses, qu'ils opposent au réflexe protectionniste en temps de crise, sera, justement, un des moyens de sortir de la crise. Selon le projet de déclaration finale du sommet, les pays membres de l’Apec s’engagent à tenir une « position ferme contre toute tentation de protectionnisme en réaction à la crise financière mondiale ». Le président George Bush, dont ce sera probablement la dernière réunion multilatérale avant de laisser la Maison Blanche au président nouvellement élu, Barack Obama, le 20 janvier prochain, souhaite le soutien de l’Apec en faveur du G20 à Washington qui a appelé à une plus grande supervision de la finance mondiale. Il a également rappelé la nécessité de préserver l’économie de marché et de garantir le libre-échange.
Les pays-membres de l’Apec ont également mis l’accent sur la nécessité de rouvrir les négociations commerciales du cycle de Doha sur l'abaissement des barrières douanières au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Des négociations bloquées depuis juillet 2008 faute de consensus sur les questions de subventions agricoles et droits de douane. L'échec de ces négociations a révélé l'ampleur du fossé qui sépare les pays riches et ceux en développement sur les moyens de libéraliser le commerce mondial. Il a aussi créé des tensions au sein de certains groupes comme le G20 ou l'Europe des 27. La représentante américaine pour le Commerce Susan Schwab a prévenu qu’il ne restait qu’une « fenêtre de deux semaines d’ici la fin de l’année » pour rependre les discussions.
Un projet de zone de libre-échange
A Lima, les participants vont également plancher sur le projet d’une zone de libre-échange regroupant la zone Asie-Pacifique. Pour de nombreux observateurs, un accord entre tous les pays membres permettrait de consolider la multitude de traités bilatéraux déjà en vigueur dans la région. L’objectif de l’Apec est d’arriver à un tel résultat en 2010 pour les pays développés et 2020 pour les autres.
A la veille du sommet, le président chinois Hu Jintao, a validé, vendredi à Lima, un accord de libre échange avec le Pérou. La situation géographique du Pérou intéresse la Chine qui veut en faire sa tête de pont pour son commerce. La Chine, toujours à la recherche de matières premières, est intéressée par les ressources du Pérou, qui a exporté pour plus de 3 milliards de dollars de minerais vers la Chine en 2008. Mais ce qui intéresse surtout Pékin, c’est une sortie sur l’Océan Pacifique. La Chine a d’importants projets en Amérique latine, notamment d’approvisionnement en pétrole, gaz et produits miniers avec le Venezuela, le Brésil et la Bolivie. Tous ces produits ne peuvent transiter que par les ports péruviens.
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