Article publié le 23/11/2008 Dernière mise à jour le 24/11/2008 à 00:36 TU
Le président Chavez n'est pas candidat aux élections mais espère bien qu'elles le conforteront.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino
« Une forte abstention pourrait désavantager les candidats d'Hugo Chavez. »
La campagne électorale s'est polarisée autour du président Hugo Chavez et du gouverneur du Zulia, Manuel Rosales, dont l'Etat est le plus peuplé du Venezuela après Caracas, et où se concentrent les richesses pétrolières du pays. Le président Chavez doit faire face à une opposition puissante qui dénonce la mauvaise gestion économique du pays.
Professeur d’histoire des relations internationales à l’Université centrale du Venezuela.
« Le gouvernement devient de plus en plus autocrate […] et inefficace à travers une politique d’étatisme économique trop poussée […]. Le président Chavez a affaibli l’appareil de production. »
Les derniers sondages indiquent que le Parti socialiste uni serait en difficulté dans quatre Etats : la zone pétrolière du Zulia, traditionnel bastion de l'opposition où vivent plus de 3 millions d'habitants et la région industrielle de Carabobo. Dans l'Etat de Miranda, où se trouve l'immense bidonville de Petare, le compagnon d'armes d'Hugo Chavez et gouverneur sortant, n'est pas sûr d'être réélu. Dans l'Etat de Sucre, un des plus pauvres du pays, le candidat du parti dissident du chavisme, le Parti pour la démocratie sociale (Podemos), pourrait l'emporter.
Selon l'ancien recteur du conseil national électoral, « le Venezuela traverserait une période que l’on pourrait appeler : "Chavez sans le chavisme" ». Le chef de l’Etat vénézuélien n'arrive pas à transmettre sa force de conviction à ses candidats, ni son projet de société. Il chercherait donc à travers ces élections régionales à obtenir un plébiscite populaire, afin de proposer à nouveau un projet de référendum sur la réélection indéfinie.
Il a aussi subi un sévère revers en décembre 2007 lors de l'échec du référendum constitutionnel qui devait entériner une « socialisation » de l'économie. C'est la relance de ce projet que le fougueux président vénézuélien espère obtenir avec une victoire de ses candidats ce dimanche.
Ambassadeur du Venezuela en France
« Ces élections sont importantes pour la conduite des réformes que nous avons entreprises [...]. Nous espérons une victoire complète. »
Il est vrai que la popularité de Chavez reste grande, dix ans après son arrivée au pouvoir, d'où l'optimisme de ses partisans.
Ambassadeur du Venezuela en France
« La popularité du président est chaque jour plus grande. […] (Mais ) nous avons des informations très sûres que les partis minoritaires d’opposition souhaitent la déstabilisation du pays. »
Selon des sondages pré-électoraux, les candidats pro-Chavez seraient en tête dans une majorité de consultations, mais l'opposition pourrait obtenir de bons résultats dans plusieurs des Etats les plus peuplés du Venezuela.
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