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Guinée-Bissau

Retour à la normale à Bissau

Article publié le 24/11/2008 Dernière mise à jour le 25/11/2008 à 08:23 TU

Retour au calme dans les rues de Bissau.(Photo : AFP)

Retour au calme dans les rues de Bissau.
(Photo : AFP)

Au lendemain de l’attaque de la résidence du président bissau-guinéen, Joao Bernardo Vieira, Bissau a retrouvé ce lundi matin son rythme habituel. Cinq personnes ont été arrêtées après cette attaque. Le procureur général devait rencontrer à la mi-journée le chef d’état-major pour le lancement des poursuites.

De notre envoyé spécial à Bissau, Laurent Correau

La navette des taxis bleus et blancs. Les petits vendeurs et de nombreux passants. Pas de signe particulier de tension ce matin à Bissau.

Hier soir, la ville avait même son visage normal de capitale privée d’éclairage public : les silhouettes qui déambulaient dans l’obscurité, les vendeuses qui s’éclairaient à la bougie, et dans un quartier, une salle couverte bondée dans laquelle les habitants étaient venus voir comme d’habitude leur émission sportive du dimanche soir. « Je suis sorti, mais je suis rentré plus tôt que d’habitude, de peur que ça reprenne » confiait tout de même un habitant de Bissau.

Nombreux impacts

Au palais présidentiel, un vigile laisse nonchalamment tomber un bras à l’extérieur de sa guérite, et aucun déploiement particulier n’est visible. Un proche du président assure cependant que le dispositif de sécurité a été renforcé. Il montre notamment les gilets pare-balle bleus qui ont été enfilés par les gardes postés sous le portrait du président, Nino Vieira. « D’habitude, dit-il, ils ne les utilisent pas ».

A Tion di Peppel, le quartier de la résidence du chef de l’Etat, on voit encore les signes de l’attaque d’hier. Derrière un grand palmier, le toit de la maison de Nino Vieira est percé de deux larges trous faits à l’arme lourde. Les impacts de balle ponctuent les murs crème de sa résidence… Les trois 4x4 dernier cri qui sont garés le long du trottoir sont en bien piteux état. Sur la vitre blindée de l’un d’eux, une étoile blanchâtre creuse le verre là où le coup est arrivé. Les débris de pare-brise teinté sont éparpillés sur le sol. « C’est un petit groupe encagoulé qui a attaqué vers 1h00, explique l’un des membres de la sécurité. L’attaque a duré deux heures de temps. Nous avons été pris par surprise ».

Ce lundi à la mi-journée, le procureur général de la République, Luis Manuel Cabral a rencontré le chef d’état-major Tagmé Na Wai. Il lui a indiqué sa volonté de transférer les cinq personnes arrêtées par l'armée vers une prison civile. Selon les collaborateurs du procureur, ce transfert est une première étape qui sera suivie de la mise en route de l'enquête proprement dite.

Les autorités judiciaires posent les bases de l'enquête

« C'est un petit groupe encagoulé qui a attaqué la maison de Nino Viera. »

24/11/2008 par Laurent Correau