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Guinée-Bissau

Tirs contre la résidence du président Nino

par  RFI

Article publié le 23/11/2008 Dernière mise à jour le 23/11/2008 à 15:35 TU

Le président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira.(Photo : AFP)

Le président bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira.
(Photo : AFP)

Au lendemain d'élections législatives qui ont été largement remportées par l'ancien parti unique, le PAIGC, des soldats ont tiré contre la résidence du président Joao Bernardo « Nino » Vieira dans la nuit de samedi à dimanche, à l'arme lourde et à l'arme automatique. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a lancé un appel aux mutins pour qu'ils rentrent dans leurs casernes. La situation serait redevenue calme. Ces événements surviennent alors que le pays attend toujours la formation d'un gouvernement après la large victoire de l'ex-parti unique, le PAIGC (le Parti pour l'indépendance de la Guinée-Bissau) aux législatives de la semaine dernière. La Guinée-Bissau a connu une dizaine de coups d'Etat miltaires depuis son indépendance, en 1974.

Les autorités affirment que la situation  est maintenant sous contrôle, mais ce sont bien  des tirs à l'arme lourde et à l'arme légère  qui ont été entendus cette nuit aux alentours de la résidence du chef de l'Etat bissau-guinéen Joao Bernardo Vieira « Nino » Vieira, qui a eu un contact téléphonique dans la nuit avec le président  sénégalais  Abdoulaye Wade  et qui lui a expliqué  que des  militaires tiraient sur sa résidence. 

Le président sénégalais lui a proposé de le faire exfiltrer, proposition refusée par Vieira. 

«  On attend un gouvernement, on n'attend pas la guerre » indiquait au milieu de la nuit  un habitant joint par RFI. Ces tirs se produisent en effet, une semaine après   une élection législative qui s'est déroulée dans le calme et qui a donné la victoire à l'ancien parti unique, le PAIGC, dirigé par Carlos Gomez  junior.  

Des tensions se sont manifestées peu après l'annonce des résultats provisoires autour  de la personne de Kumba Yala, le chef du PRS, le Parti  de la rénovation sociale. Le procureur général a en effet  demandé à l'entendre sur des accusations qu'il avait lancées contre le chef de l'Etat.

Ces tensions sont-elles liées à la mutinerie de cette nuit ? Difficile à dire avec certitude  pour l'instant.

Transcription de l'interview du président Abdoulaye Wade accordée à notre correspondant Laurent Correau

« J'ai eu un appel téléphonique du président Joao Bernardo Vieira qui m'a dit qu'il y avait des soldats en face de sa maison qui tiraient des coups de feu. Je lui ai demandé des précisions. Il m’a affirmé que les soldats tiraient sur sa maison. Alors moi, j’ai pris un certain nombre de dispositions.

 

J’ai appelé  la Cedeao et le président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping. J’ai envoyé des soldats sénégalais à la frontière, et nous avons préparé un avion aussi pour le cas où le président et sa famille souhaiteraient sortir mais il m'a dit qu’il ne voulait pas partir. Mais bon, nous prenons toujours des dispositions.

 

J'ai essayé surtout de contacter le général Tagmé Na Waie qui est le chef d'état-major général mais nous n'avons pas pu l'avoir. J'ai demandé au président Vieira  si c'était le général  Tagmé Na Waie ou quoi, apparemment le général Tagmé Na Waie n’est pas au courant, en tout cas ce n’est pas lui, car il serait malade.

 

Alors en tout état de cause, moi je voudrais lancer un appel aux mutins bissao-guinéens, pour leur demander de rejoindre les casernes. La Guinée-Bissau vient de voter, le vote s’est déroulé dans le calme, même s’il y a des réclamations on les soumettra à la justice, et c’est la justice qui arbitrera. En tant que leur voisin, je leur demande de rejoindre les casernes, et demain matin, l’Union africaine et la Cedeao en rapport avec nous-mêmes, nous verrons ce qu'il y a lieu de faire... »

 Ecoutez ici l'enregistrement original de cette interview :

Appel d'Abdoulaye Wade aux mutins de Guinée-Bissau

Président de la République du Sénégal

23/11/2008 par Laurent Correau

Le président de la Commission de l'Union africaine Jean Ping a fait part de sa « très grave préoccupation » face à ces événements, ce dimanche. 

El Ghassim Wane

Porte-parole de la Commission de l'Union africaine

« L’UA est très préoccupée par la situation […] et condamne par avance toute tentative de prise du pouvoir par la force. »

23/11/2008 par Virginie Gomez