Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Inde

La bataille de Bombay a pris fin

par  RFI (avec AFP et Reuters)

Article publié le 28/11/2008 Dernière mise à jour le 29/11/2008 à 06:43 TU

La police a annoncé la fin des opérations conduites par les forces spéciales indiennes contre un groupe terroriste islamiste, qui depuis le 26 novembre a conduit plusieurs attaques dans la ville de Bombay. Le « dernier front » est tombé après la mort des trois derniers islamistes, qui étaient retranchés dans l'hôtel Taj Mahal, où s'est déroulée une bataille de plusieurs heures. Le dernier bilan fait état de 195 morts et 295 blessés. L'Inde a estimé que les terroristes venaient du Pakistan. Islamabad a démenti.

Les forces indiennes prennent position face à l'hôtel Taj Mahal de Bombay, le 28 novembre 2008.( Photo : Reuters )

Les forces indiennes prennent position face à l'hôtel Taj Mahal de Bombay, le 28 novembre 2008.
( Photo : Reuters )

Selon un diplomate israélien, cinq otages israéliens ont été tués au Centre juif – l’une des cibles des attaques – contre lequel les forces spéciales ont donné l'assaut vendredi à l'aube. Ces otages ont été tués par les islamistes au cours de l'assaut, d'après un responsable indien.

Des échanges de tirs nourris étaient entendus aux abords du Taj Mahal, où l'armée a lancé un assaut à la grenade pour déloger un ou plusieurs islamistes. La police a annoncé que des explosifs susceptibles de provoquer des « dégâts majeurs » avaient été découverts dans cet hôtel.

L'Inde a ouvertement accusé le Pakistan, son voisin et rival, d'être derrière ces attaques coordonnées, très bien orchestrées, qui ont frappé une dizaine de cibles à travers Bombay, une ville de 13 millions d'habitants. Islamabad a fermement démenti. Des responsables occidentaux avaient eux évoqué la piste du réseau terroriste Al-Qaïda.

Les raids, revendiqués au nom d'un groupe islamiste inconnu disant se battre pour la défense des musulmans d'Inde, ont visé en particulier des étrangers, plus spécifiquement des clients américains et britanniques des deux hôtels, symboles de la richesse de Bombay, ainsi que le Centre juif. Mais les islamistes, armés de fusils automatiques et de grenades, visiblement très jeunes, ont aussi frappé des cibles indiennes, comme la gare centrale de Bombay où ils ont fait 50 morts. Un hôpital accueillant des femmes et des enfants pauvres a également été attaqué.

Situation toujours instable à Bombay

« …Le chef des commandos qui a dirigé les opérations ici à l’hôtel du Taj a déclaré qu’il avait trouvé une quinzaine de corps et qu’il resterait encore 4 terroristes à l’intérieur de l’hôtel... »

28/11/2008 par Mouhssine Ennaimi

Selon un bilan provisoire, au moins 130 personnes ont été tuées et plus de 370 blessées dans ces attaques et les tirs qui ont suivi. La mort d'au moins 17 étrangers a été jusqu'à présent confirmée par leurs autorités nationales. Outre les cinq otages israéliens tués au Centre juif, on compte deux Américains, deux Français, deux Australiens, un Britannique, un Japonais, un Allemand, un Canadien, un Italien et un Singapourien.

Dans les hôtels Oberoi/Trident et Taj Mahal, les commandos indiens ont poursuivi vendredi leur minutieuse opération de ratissage, explorant une par une les centaines de chambres pour en déloger les derniers islamistes. Neuf assaillants ont été tués au cours des opérations et un autre arrêté, et 15 hommes des forces de sécurité tués, a déclaré le vice-Premier ministre de l'Etat du Maharashtra, R.R. Patil.

Des soldats des forces spéciales ont été largués par hélicoptère sur le Centre juif de Bombay.(Photo : Reuters)

Des soldats des forces spéciales ont été largués par hélicoptère sur le Centre juif de Bombay.
(Photo : Reuters)

A l'Oberoi/Trident, où 93 otages avaient été libérés vendredi matin, la police a annoncé avoir découvert 24 cadavres, précisant que les opérations étaient terminées. Aux abords du Centre juif, des centaines de personnes se sont rassemblées en fin de journée pour acclamer les soldats, croyant l'opération terminée. Mais la police a averti que la fouille du bâtiment, « étage par étage », se poursuivait, pendant que la foule était appelée à quitter les lieux.

Des otages libérés, comme des policiers ou soldats, ont raconté les scènes d'horreur vécues à l'intérieur des hôtels, témoignant de la détermination des assaillants. Ces attaques d'une ampleur inédite, qui ont frappé le cœur financier de la dixième puissance économique mondiale, ont été revendiquées au nom d'un groupe islamiste, les Moudjahidines du Deccan, du nom du plateau qui couvre le centre et le sud de l'Inde.

Selon l'agence indienne PTI, citant des sources officielles, trois extrémistes, dont un Pakistanais, ont été arrêtés dans le Taj Mahal. Ils appartiendraient, selon l'agence, au Lashkar-e-Taïba, un groupe islamiste basé au Pakistan, connu notamment pour avoir attaqué le Parlement indien en 2001, un attentat qui avait précipité l'Inde et le Pakistan au bord d'une nouvelle guerre.

Stéphane Lagarde, envoyé spécial de RFI à Bombay

« L'ambassadeur de France parle d'une action de terrorisme incroyablement organisée. Ce qui l'a marqué c'est l'entrainement de ces terroristes. "Cela relève, dit-il, du terrorisme international." »

28/11/2008

La presse indienne a exprimé sa colère, vendredi matin, dénonçant l'incapacité des autorités à prévenir cette opération et réclamant une refonte totale du dispositif de sécurité national. Quant aux chaînes de télévision, elles ont fait preuve d'une certaine retenue et ont évité de montrer des images trop choquantes.

Bernard Kouchner, Ministre français des Affaires étrangères

« On peut admettre que ce serait aussi des groupes qui ont été entretenus par l’armée pakistanaise qui était en lien avec les talibans mais pas par le gouvernement qui, politiquement, aurait décidé quoi que ce soit ».

28/11/2008 par France Inter

A écouter

Les attentats de Bombay vus d'Israël

« Ehud Barak, le ministre de la Défense, révèle qu’Israël a offert son assistance aux autorités indiennes ».

28/11/2008

Les attentats de Bombay vus des Etats-Unis

« Les Etats-Unis sont extrêmement inquiets de cette crise qui frappe un pays avec lequel ils ont beaucoup de liens ! »

27/11/2008

Bombay, au lendemain de l'attaque terroriste

« La ville est encore sous le choc. Les routes habituellement embouteillées sont quasi désertes, les trains [...] sont vides. »

27/11/2008