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Irlande

Traité de Lisbonne : Brian Cowen négocie un nouveau référendum

par Maud Czaja

Article publié le 04/12/2008 Dernière mise à jour le 04/12/2008 à 18:53 TU

Le Premier ministre irlandais, Brian Cowen.(Photo : AFP)

Le Premier ministre irlandais, Brian Cowen.
(Photo : AFP)

Le Premier ministre irlandais Brian Cowen sillonne depuis mercredi plusieurs pays européens pour tenter de dénouer la crise provoquée par le « non » irlandais au traité de Lisbonne en juin dernier. Après avoir rencontré ses homologues luxembourgeois et britannique Jean-Claude Juncker et Gordon Brown ainsi que la chancelière allemande Angela Merkel, Brian Cowen est ce vendredi à Paris pour discuter avec le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, qui préside l’Union européenne.

C’est une course contre la montre dans laquelle s’est engagé le Premier ministre irlandais, Brian Cowen, pour trouver une solution à l’impasse institutionnelle due au rejet du Traité de Lisbonne par les Irlandais en juin dernier. Les discussions s’intensifient pour organiser un nouveau référendum. Et le temps presse. La présidence française va présenter sa feuille de route pour le Traité de Lisbonne lors du Conseil européen prévu les 11 et 12 décembre prochain.  « L’idée est de trouver l’itinéraire qui baliserait la route de l’Irlande vers l’Europe », déclare-t-on à l’Elysée.

Dublin doit d’autant plus accélérer le processus que 2009 est une année électorale pour l’Union européenne. Les députés européens sont élus en juin et la Commission européenne est renouvelée à l’automne. Le Traité de Lisbonne n’étant pas en vigueur, les élections se dérouleront selon les règles du Traité de Nice qui prévoit moins de commissaires que de pays membres. L’Irlande pourrait donc perdre son commissaire.

Un second référendum pourrait être organisé à l’automne 2009

Le Taoiseach (Premier ministre irlandais) Brian Cowen pourrait réutiliser le procédé utilisé en 2001 après que les Irlandais ont rejeté le traité de Nice. Un an plus tard, ils avaient été rappelés aux urnes pour voter un texte accompagné d’une déclaration de l’Union européenne garantissant les spécificités du « tigre celtique ». Cette fois, Dublin cherche à obtenir une déclaration qui garantirait à l’Irlande un commissaire et apaiserait les craintes des Irlandais soucieux de ne pas perdre leur neutralité militaire, l’interdiction de l’avortement et leur faible taux d’imposition. Cette déclaration sera au cœur de l’entretien de ce vendredi entre Brian Cowen et le président français Nicolas Sarkozy.

De plus, le Parlement irlandais a récemment garanti qu’aucun obstacle législatif ne s’opposait à un éventuel deuxième vote du Traité de Lisbonne. Un second référendum pourrait être organisé à l’automne 2009. Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Michael Martin, assure que la décision de consulter une nouvelle fois les Irlandais sera prise très prochainement, sans doute en marge du sommet européen.

La crise financière a rendu l’Union européenne plus populaire en Irlande

D’après les derniers sondages, 43% des Irlandais voteraient « oui ». La crise financière a rendu l’euro et l’Union européenne beaucoup plus populaires auprès de la population irlandaise.

En revanche, la perspective d’un nouveau référendum suscite la colère des « nonistes », et notamment du Sinn Fein - seul parti représenté au Parlement hostile au Traité de Lisbonne - qui dénonce une manipulation des électeurs.

A ce jour, seuls deux pays de l’Union européenne n’ont pas ratifié le Traité de Lisbonne : l’Irlande et la République tchèque. Le processus de ratification est ralenti à Prague mais la Cour constitutionnelle du pays a jugé le traité conforme à la législation nationale. Mais pour l’instant, il n’est pas à exclure que la République tchèque prenne la tête de l’Union européenne le 1er janvier 2009 sans voir ratifié le Traité de Lisbonne.