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France / Zimbabwe

Nicolas Sarkozy estime que Robert Mugabe doit partir

par  RFI

Article publié le 08/12/2008 Dernière mise à jour le 08/12/2008 à 16:34 TU

« Je dis aujourd'hui que le président Mugabe doit partir », a déclaré lundi matin à Paris le président Nicolas Sarkozy, lors d’un discours à l’occasion du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, en présence d’un groupe de personnalités The Elders (les Anciens), dont l'ancien président américain Jimmy Carter, l’ancien secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, et Graça Machel, veuve de l’ancien président mozambicain et épouse de Nelson Mandela, ex-président de la République d’Afrique du Sud. Le chef d’Etat français a été très ferme dans son discours, s’associant ainsi aux appels croissants de la communauté internationale pour obtenir le départ du président zimbabwéen.

De gauche à droite : Nicolas Sarkozy, en compagnie de personnalités de <em>The Elders</em> : <em>les Anciens</em> dont Kofi Annan, Jimmy Carter et Gro Brundtland.( Photo : AFP )

De gauche à droite : Nicolas Sarkozy, en compagnie de personnalités de The Elders : les Anciens dont Kofi Annan, Jimmy Carter et Gro Brundtland.
( Photo : AFP )

Le président de la République française et président en exercice de l’Union européenne (UE) a ajouté : « Il est temps de dire à Monsieur Mugabe : "vous avez assez pris en otage votre peuple, les habitants du Zimbabwe ont le droit à la liberté, à la sécurité et au respect".  Il doit partir ».

Nicolas Sarkozy a également tenu à souligner que « toutes les discussions ont été engagées, et hommage soit rendu à l'Afrique du Sud et au président (sud-africain Thabo) Mbeki, mais il est un moment où quand un dictateur ne veut pas entendre, ne veut pas comprendre, alors j'entends moi-même que les chefs d'Etat et de gouvernement doivent cesser de discuter ».

Nicolas Sarkozy

« Je dis aujourd'hui que le président Mugabe doit partir, que le Zimbabwe a suffisamment souffert. »

08/12/2008


Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, ancienne puissance coloniale, avaient déjà réclamé le départ du président du Zimbabwe, un Etat englué dans une grave crise politique et économique, depuis la réélection contestée de Robert Mugabe, au pouvoir depuis 1980. L'UE s'est également déclarée lundi prête à exercer une « pression maximale » pour amener l’octogénaire président zimbabwéen à démissionner, et devait faire un premier pas en durcissant ses sanctions contre le régime d’Harare. « Le moment est venu d'exercer une pression maximale sur Mugabe pour qu'il s'en aille et donne la possibilité au peuple zimbabwéen de mettre ses affaires en ordre pour que le pays puisse commencer à avancer », a déclaré le diplomate en chef de l'UE Javier Solana à son arrivée à une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, à Bruxelles.

Les Européens avaient averti le Zimbabwe dès la mi-octobre que si l'accord de partage de pouvoir signé le 15 septembre entre Robert Mugabe et le Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition) de Morgan Tsvangirai n'était pas mis en œuvre - ce qui est le cas - ils durciraient leurs sanctions. Une porte-parole de la présidence française de l'UE a aussi tenu à souligner lundi qu'il s'agissait de sanctions « individuelles », et  « pas du tout une sanction contre la population » du Zimbabwe qui subit une crise alimentaire sans précédent.

La situation est particulièrement grave à Harare

L’ancien patron de l’Onu Koffi Annan, ainsi que Jimmy Carter, l'ancien président américain, et d'autres personnalités ont accusé le président Robert Mugabe d’être incapable de résoudre la crise qui prévaut dans son pays. Le Zimbabwe est au bord de l’implosion : les réserves de nourriture s’épuisent, le chômage atteint 80% de la population active et l’inflation a atteint un record mondial de 231 millions pour-cent.

Le pays est en proie à une épidémie de choléra qui a déjà fait près de 600 morts, ce qui a conduit le gouvernement de Harare à décréter l’état d’urgence et demander de l’aide aux pays étranger. L'Afrique du Sud, qui craint elle aussi les effets de l’épidémie, vient d’envoyer une équipe d’experts pour évaluer les besoins sanitaires et alimentaires des Zimbabwéens. La Namibie a également dépêché sur place des médicaments pour une valeur de 165 000 dollars américains. La situation est particulièrement grave à Harare, où certains quartiers sont aujourd'hui dans un état déplorable.

L'épidémie de choléra au Zimbabwe

« Les camions poubelle ne sont pas venus depuis des mois dans les banlieues au sud de Harare, les plus touchées par l’épidémie de choléra. L’air y est tout simplement irrespirable. Les montagnes d'immondices débordent des bas-côtés, parfois les voitures ne peuvent même plus passer. »

08/12/2008 par RFI