par Donaig Le Du
Article publié le 11/12/2008 Dernière mise à jour le 11/12/2008 à 09:39 TU
Une enfilade de barbelés, plusieurs rangées de clôtures, des miradors, des sas de sécurité…Une petite cour et enfin, un bâtiment en dur. « Au nom du corps expéditionnaire, bienvenue dans le camp numéro 5 », annonce le capitaine de frégate Jeffrey Hayhurst, le vice-commandant du centre de détention. « Ceci est un camp de haute sécurité, ouvert en 2004, il a coûté 17 millions de dollars, et est construit sur le modèle d’une prison de haute sécurité de l’Indiana ». Ici sont logés les détenus les moins dociles, ceux qui n’acceptent pas de se conformer au règlement de Guantanamo. Ils sont là, souvent, parce qu’ils ont agressé des gardiens. « Il y a des attaques avec des matières corporelles, de l’urine, du sperme, des matières fécales… Des agressions physiques, des coups de tête, des coups de pied… Des choses comme ça, c’est la routine... »
Le capitaine de frégate Jeffrey Hayhurst, vice commandant du centre de détention.
(Photo: Donaig Le Du / RFI)
Dans le camp 4, celui des détenus dociles, environ un tiers du total, les régles sont plus souples. Les cellules sont ouvertes. Les détenus font pousser des tomates et ont le droit de prendre des cours. Ils ont accès à une version expurgée des journaux, aussi, et à quelques heures de télévision par semaine. « Ils adorent regarder le catch et les matches de foot, explique le vice-commandant; pas en direct, évidement. On doit faire attention à ne pas heurter leur culture. Un jour, il y avait une publicité pour du savon, avec une femme peu habillée. Ils nous ont cassé la télé... »
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A Guantanamo, Donaig Le Du a aussi pu s'entretenir avec une avocate de 41 ans, commise d'office pour défendre deux accusés. Son témoignage est édifiant.
« Y a-t-il beaucoup de choses que vous n'avez pas le droit de me dire ? Oui...»
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