Article publié le 29/12/2008 Dernière mise à jour le 29/12/2008 à 03:02 TU
Dimanche 28 décembre, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a demandé à ses partisans d'être prêts à répondre à une éventuelle attaque israélienne au sud du Liban.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
Hassan Nasrallah n’a pas mâché ses mots. Il a accusé les régimes arabes de connivence avec Israël dans son offensive contre Gaza. Le chef du Hezbollah a choisi comme cible privilégiée l’Egypte qui constitue, selon lui, la pierre angulaire de la crise actuelle.
Le chef du Hezbollah n’a pas demandé au Caire de déclaré la guerre à l’Etat hébreu mais seulement d’ouvrir les points de passage de Rafah pour laisser passer la nourriture, les médicaments et même des armes, a-t-il dit.
Hassan Nasrallah a appelé les Egyptiens à descendre « par million » dans la rue pour soutenir les habitants de Gaza et exhorter les officiers de l’armée à faire pression sur le régime afin qu’il cesse d’assurer la couverture à l’offensive israélienne.
Etat d’alerte
« Si vous n’ouvrez pas le point de passage de Rafah, vous êtes complice du crime », a-t-il lancé à l’adresse des dirigeants égyptiens, devant des milliers de partisans qui suivaient son discours retransmis sur un écran géant dans la banlieue sud de Beyrouth.
Le chef du Hezbollah a invité ses partisans à venir nombreux ce lundi à une manifestation de soutien à Gaza, la deuxième en dix jours. Il a incité les chiites à annuler toutes les cérémonies de commémoration du martyre du petit-fils du prophète imam Hussein, célébré tous les ans au début du calendrier musulman, pour ce rendre à ce rassemblement.
Hassan Nasrallah a annoncé avoir placé ses hommes en état d’alerte au sud du Liban pour faire face à toutes attaques israéliennes.
Les manifestations se multiplient dans le monde arabe |
Des pneus et des poubelles brulés devant les camps palestiniens au Liban, un sit-in qui dégénère au Caire, des drapeaux aux couleurs de la Palestine brandis à Damas : la rue arabe est en colère et le fait savoir. En Egypte, plus de 50 000 personnes ont ainsi manifesté dans une dizaine de villes. Depuis le refroidissement des relations entre le pays et le Hamas, le président égyptien est devenu la cible des slogans. Hosni Moubarak est ainsi qualifié de « traitre » par des jeunes au Liban la tête et le visage masqués par un keffieh, la coiffe palestinienne traditionnelle. L’ambassade d’Egypte à Beyrouth est transformée depuis samedi en forteresse. A Damas, la sécurité a également été renforcée autour de l’ambassade des Etats-Unis et la télévision syrienne montre en boucle des manifestants entrain de bruler des drapeaux israéliens et américains et des pancartes dénonçant « le silence » des pays arabes. Colère également en Jordanie et au Yémen ou plusieurs milliers de personnes ont défilés dans les rues de Sanaa. Enfin manifestations de solidarité en Cisjordanie, à Hébron et à Nilin où les gardes frontières israéliens ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes puis par balles. |
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