par RFI
Article publié le 02/01/2009 Dernière mise à jour le 02/01/2009 à 23:55 TU
Au septième jour de l'opération « Plomb durci » et après les prières du vendredi, les Palestiniens ont été appelés à manifester « une journée de la colère » contre Israël. A Ramallah, des milliers de personnes ont manifesté et scandé des slogans de soutien à Gaza et au Hamas. A Jérusalem-Est, les forces de l'ordre déployées en nombre ont limité l'accès à l'Esplanade des Mosquées.
Des Palestiniens prient face aux forces de police israélienne déployées autour de la Vieille Ville de Jérusalem pendant la prière du vendredi, le 2 janvier 2009.
(Photo : AFP)
Un hélicoptère survole sans relâche les quartiers arabes de Jérusalem-Est. La grande prière du vendredi s'est terminée dans le calme à l'Esplanade des Mosquées. Mais seuls les femmes et les hommes de plus de 50 ans ont été autorisés à s'y rendre. Les plus jeunes ont été refoulés systématiquement à l'un des multiples barrages installés un peu partout dans la partie Est de la ville depuis le petit matin. Tous les accès à la Vieille Ville ont été interdits à la circulation et quadrillés par un impressionnant dispositif de sécurité.
Autour de la Porte de Damas, la principale porte d'accès à la Vieille Ville de Jérusalem, la police anti-émeutes, à pied et à cheval, a dispersé en quelques minutes une centaine de fidèles qui venaient de finir de prier dehors, à même le bitume.
La présence massive des forces de l'ordre autour de la Vieille Ville a dissuadé toute manifestation près de l'Esplanade des Mosquées. Pourtant la colère et l'indignation sont bien là. Un homme parle de Gaza avec les larmes aux yeux, un autre fustige les leaders du monde arabe qui ne font rien et, dans les quartiers plus éloignés et moins quadrillés comme à Ras el-Amoud, des jeunes ont tenté, à coup de pierres, de s'affronter aux forces de l'ordre, qui les ont dispersés à coup de gaz lacrymogène.« Le prêche appelle clairement à la manifestation violente en faveur de Gaza mais une voix anonyme dans la foule lance un avertissement en arabe. »
Des milliers de Palestiniens ont manifesté à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne en Cisjordanie, contre l'offensive israélienne dans la bande de Gaza, le 2 janvier 2009.
(Photo : Reuters)
Des milliers de manifestants ont défilé à Ramallah, en Cisjordanie, après la grande prière du vendredi. Des manifestations ont également eu lieu en Jordanie, au Liban, en Afghanistan, au Kenya, en Turquie, en Iran et en Egypte. Tentative de manifestation pro-Hamas réprimée au Caire Avec notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti Le gouvernement égyptien a commencé par laisser faire les manifestations même si elles restaient sous très haute surveillance. Une manière de démontrer qu’il partageait la colère populaire contre les raids israéliens. La répression a commencé mercredi lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères au siège de la Ligue arabe au Caire. Les brigades anti-émeutes ont empêché les manifestations de se diriger vers la Ligue. Depuis lors, les arrestations se sont multipliées et la répression est montée d’un cran. Officiellement, c’est pour assurer la fluidité du trafic, notamment dans le centre du Caire où se déroule la majorité des arrestations. Toutefois, les analystes estiment que la principale raison de ce durcissement est la volonté d’empêcher l’opposition, et surtout les Frères musulmans, d’affirmer leur présence. La confrérie, qui était en relative perte de vitesse depuis plus d’un an, a trouvé dans les raids israéliens contre Gaza l’occasion de rebondir. Elle exige que l’Egypte ouvre totalement sa frontière avec le territoire dominé par le mouvement du Hamas, proche des Frères musulmans.
En Egypte
A Ismaïlia, au bord du Canal de Suez, ce sont près de 5 000 manifestants qui ont réclamé la démission de l'ambassadeur d'Israël, tandis qu'à El Arich, dans le Sinaï, les manifestants se sont violemment opposés à la police. Au Caire, les Frères musulmans, parti islamiste d'opposition, proche du Hamas, ont appelé à manifester, mais la police anti-émeutes égyptienne est rapidement intervenue.
L'Egypte a demandé ce vendredi à Israël de renoncer à une opération terrestre dans la bande de Gaza. Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Aboul Gheit, a fait parvenir une lettre en ce sens à son homologue israélienne Tzipi Livni, via l'ambassadeur d'Egypte à Tel-Aviv.
Les bombardements israéliens sur Gaza se poursuivent. Ce vendredi, ils ont coûté la vie à trois enfants palestiniens, trois frères âgés de 7 à 10 ans. Leur maison a été touchée par un raid qui semblait viser un pas de lancement de roquettes.
Israël va autoriser huit journalistes étrangers à entrer à Gaza
Israël va autoriser huit journalistes étrangers à se rendre dans la bande de Gaza dont l'accès est interdit à la presse internationale depuis le début de l'offensive contre le Hamas. Une décision qui fait suite à une injonction de la Cour suprême israélienne.
Par ailleurs, exceptionnellement, le terminal de Erez a été ouvert ce vendredi pour permettre à plus de 300 Palestiniens, détenteurs d’un double passeport, de quitter la bande de Gaza. Israël à donné son feu vert à une demande de plusieurs Etats : Russie, Ukraine, Norvège, Biélorussie, Etats-Unis.
« On n'arrive pas à dormir à cause du bruit des avions, on dort tous dans la même pièce, quand on entend les bombes, on court se réfugier en bas des escaliers. »
A écouter
« La situation humanitaire à Gaza reste extrêmement préoccupante. »
03/01/2009
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