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Israël/Gaza

La diplomatie de l'impossible

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 03/01/2009 Dernière mise à jour le 04/01/2009 à 03:23 TU

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, à Tel Aviv, le 3 janvier 2009.(Photo : AFP)

Le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, à Tel Aviv, le 3 janvier 2009.
(Photo : AFP)

Quelques heures après le début de l’offensive terrestre israélienne dans la bande de Gaza, le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en urgence pour réclamer un cessez-le-feu. Dès dimanche, la présidence tchèque de l’Union européenne organise une tournée au Proche-Orient et lundi Nicolas Sarkozy se rend lui aussi sur place. Cependant, plusieurs observateurs estiment que cette escalade militaire était inéluctable.

Début de l'offensive terrestre

« L'armée israélienne a engagé d'importantes forces terrestres, aériennes et maritimes...»

04/01/2009 par Catherine Monnet

Plusieurs milliers de soldats israéliens seraient mobilisés pour une opération qui vise selon un porte-parole militaire à prendre le contrôle des zones à partir desquelles sont tirées les roquettes visant le sud d'Israël.

Le porte-parole de l'armée israélienne

« Le but de cette opération terrestre est de pénétrer dans les tunnels et les entrepôts de roquettes qui ont été construites par le Hamas.»

04/01/2009 par Franck Weil-Rabaud

 
L'Union européenne se mobilise

Le Premier ministre tchèque, Mirek Topolanek, qui assure la présidence tournante de l'Union européenne, estime que l'opération terrestre d'Israël à Gaza est « plus défensive qu'offensive ». C'est ce qu'a déclaré Jiri Frantisek Potuznik, son porte-parole, rappelant qu'une mission européenne part dimanche, de Prague, pour une tournée au Proche-Orient.

Autre son de cloche du côté de la présidence tchèque de l’Union européenne : « Même le droit indéniable d’un Etat à se défendre lui-même n’autorise pas des actions qui affectent massivement les civils ». C'est ce qu'a déclaré le chef de la diplomatie tchèque, Karel Schwarzenberg, qui pilotera cette mission européenne au Caire, à Jérusalem, à Ramallah et à Amman. La délégation comprend la commissaire européenne aux Affaires extérieures, Benita Ferrero-Waldner, le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Javier Solana, et les ministres des Affaires étrangères suédois et français, Carl Bildt et Bernard Kouchner.

La France condamne l’offensive terrestre israélienne contre Gaza, comme elle condamne les tirs de roquettes palestiniennes sur le sud de l’Etat hébreu. Le Quai d’Orsay l'a par ailleurs rappelé samedi soir : « Cette escalade militaire dangereuse complique les efforts engagés par la communauté internationale ».

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, montre l'urgence d'un cessez-le-feu immédiat, avertissant que l'escalade militaire va susciter « effroi et consternation ».« Les efforts diplomatiques se poursuivent pour trouver une solution », a-t-il dit, évoquant la visite dans la région des ministres des Affaires étrangères de l'UE dimanche, et celle du président français, Nicolas Sarkozy, lundi.

Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, a appelé au téléphone le président palestinien Mahmoud Abbas pour lui exprimer sa « solidarité et son soutien ».

Mettre fin au statu quo

Pour sa part, le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné l'opération terrestre. Il a réclamé une réunion urgente du Conseil de sécurité de l'ONU dans le but d'obtenir un cessez-le-feu. Cet appel semble avoir été entendu puisque le Conseil se réunit samedi soir à 19H00 (heure locale, 00H00 TU) pour discuter de la situation à Gaza.

A Washington, le département d'Etat qui suit le conflit de très près demande à Israël de penser « aux conséquences pour les civils » de ses actions militaires. Exprimant son inquiètude sur la situation humanitaire, la diplomatie américaine dit travailler sur un cessez-le-feu le plutôt possible mais « qui ne permettrait pas le rétablissement du statu quo ante, où le Hamas pourrait continuer à lancer des roquettes à partir de Gaza et condamner la population de Gaza à une vie de misère », a déclaré le porte-parole du département d'Etat.

« Prendre le contrôle »

Alors que des milliers de manifestants ont défilé ce samedi dans plusieurs villes du monde pour dénoncer les bombardements israéliens qui ont fait plus de 440 morts en huit jours dans la bande de Gaza, plusieurs milliers d’Israéliens ont manifesté à Tel Aviv en solidarité avec Gaza, alors que l'offensive terrestre avait déjà commencé.

L'armée israélienne a annoncé que cette offensive terrestre, la première de cette envergure depuis l'évacuation de la bande de Gaza en 2005, durerait « de nombreux jours ». La présidence du Conseil israélien explique que cette offensive visait à « prendre le contrôle » des secteurs de Gaza d'où sont tirées les roquettes contre Israël.