Article publié le 04/01/2009 Dernière mise à jour le 06/01/2009 à 17:30 TU
Dans la bande de Gaza, un jeune Palestinien blessé est emmené à l’hôpital, le 4 janvier 2008.
(Photo : Reuters)
A Gaza, les habitants se terrent depuis le lancement, samedi soir, de l'opération terrestre de l'armée israélienne.
« Les habitants des localités frontalières pourtant habitués aux multiples incursions passées de leur armée assurent qu'ils n'ont jamais entendu un tel déluge de feu sur la bande de Gaza, ni assisté à tel déploiement de force. »
Plusieurs habitants tentent de s'éloigner de la zone frontalière par laquelle les chars israéliens sont entrés. Faute d'électricité, un psychiatre de la ville de Gaza raconte qu'il souffre de l'absence d'informations.
« Les Israéliens sont désormais un peu partout autour de Gaza. Depuis notre maison nous pouvons entendre en permanence des bombardements et des explosions. »
A Khan Younès, au sud de la bande de Gaza, un habitant explique que la population est terrorisée.
« On vit tout à fait l’enfer dans la bande de Gaza, il y a des bombes qui tombent sur des maisons, des postes de police de sécurité du Hamas, sur la frontière, sur des mosquées, la population est vraiment terrorisée ».
La situation médicale dans la bande de Gaza est, elle aussi, catastrophique. Dimanche matin, la Commission européenne a demandé à Israël de laisser passer l'aide humanitaire. De son côté, le Liban a promis d'envoyer 20 tonnes de médicaments à Gaza. Déjà soumis au blocus, les hôpitaux sont cette fois débordés par les urgences.
Directeur de l'ONG palestinienne UPMRC (Union of Palestinian Medical Relief Committees)
« L'autre problème, c'est qu'il n'y a plus du tout d'électricité. Ce qui veut dire qu'il n'y a plus d'eau, plus rien! »
En Israël, la population a peur pour ses soldats
Avec notre envoyé spécial à Jérusalem, Nicolas Falez
Centre ville de Jérusalem, un seul sujet de conversation : le début de l’offensive terrestre à Gaza. Yaacov est concerné de très près par l’opération en cours : « J’ai un fils à l’armée, et en ce moment, il est à Gaza. Il est parachutiste. Donc je suis très inquiet, ça fait quarante-huit heures que je ne lui ai pas parlé ». Cette inquiétude n’empêche pas Yaacov de soutenir l’offensive contre le Hamas.
La plupart des Israéliens interrogés jugent que l’opération était inévitable. Elie est étudiant à Jérusalem : « Militairement, on a essayé de faire le moins possible de dégâts. Mais là, maintenant, il n’y a plus le choix. On est obligé de faire une opération pour arrêter ces tirs de roquette ».
Natacha explique que la situation actuelle lui rappelle la guerre contre le Hezbollah libanais en 2006. Elle éprouve les mêmes sentiments : « Je me sens très mal d’abord, pour nos soldats qui sont en grand danger, et aussi, j’éprouve beaucoup de pitié pour tous les Palestiniens, tous les enfants, toutes les femmes, qui souffrent tant. Et j’espère que ça va se terminer ».
L'armée israélienne rappelle ses réservistes |
Des dizaines de milliers de réservistes israéliens sont appelés, aujourd'hui, à rejoindre leur base. La semaine dernière déjà, 9 000 soldats de réserve avaient été rappelés. Ces hommes doivent se tenir prêts à toute éventualité au cas où des violences éclateraient dans le nord du pays, à la frontière libanaise, ou alors en Cisjordanie.
C’est donc une très large mobilisation que connaît actuellement le pays puisque des moyens humains et matériels extrêmement lourds sont déjà impliqués dans l’opération à Gaza. Plusieurs milliers de soldats se trouvent actuellement à l’intérieur du territoire, notamment les brigades d’élite Givati et Golani. L’infanterie et les chars sont entrés en action, mais pas seulement puisque des hélicoptères et la marine ouvrent le feu en appui aux troupes au sol. Alors que l’opération entre dans cette phase terrestre, tout le monde, en Israël, a en tête la guerre contre le Hezbollah libanais conduite durant l’été 2006 lorsque, face à une armée de guérilla, les soldats israéliens se sont retrouvés pris au piège. |
A écouter
«Abou Khoussa dirige à Gaza une association médicale, il dresse, lui aussi, un bilan sanitaire accablant : tous les hôpitaux sont pleins de victimes, ils ne peuvent absolument pas leur fournir les soins nécessaires (…). On dénombre plusieurs cas de blessés qui sont morts car les ambulances n’ont pas pu les secourir».
06/01/2009
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