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Israël/Gaza

La diplomatie s'active mais Israël maintient son offensive

par Frank Weil-Rabaud

Article publié le 07/01/2009 Dernière mise à jour le 07/01/2009 à 20:09 TU

Les tractations diplomatiques continuent pour faire cesser la guerre. Demain jeudi, le ministre israélien de la Défense envoie un émissaire au Caire. Le Caire qui estime «encourageante» la réaction d’Israël à son initiative lancée avec la France. Tout le monde semble d’accord sur le point crucial à régler : la sécurisation des frontières. Comme promis, ce mercredi, et pour la première fois depuis le début de son offensive, l’armée israélienne a observé une trêve de 3 heures pour laisser entrer de l’aide dans la bande de Gaza. Il est maintenant question d’un sommet en Egypte même si Israël n’a pas encore donné sa réponse. Le cabinet de sécurité israélien a malgré tout approuvé un élargissement de son offensive.
Un blessé palestinien arrive à l'hôpital de Beit Lahia au nord de Gaza, le 7 janvier 2009.(Photo: AFP)

Un blessé palestinien arrive à l'hôpital de Beit Lahia au nord de Gaza, le 7 janvier 2009.
(Photo: AFP)

A première vue, les efforts conjoints de l’Egypte et de la France de faire cesser l’offensive israélienne à Gaza et les tirs de roquette du Hamas ne semblent pas avoir été vains. Le bureau du Premier ministre israélien Ehud Olmert a, en tout cas, affirmé qu’il considérait positivement  les efforts déployés pour « mettre un terme à la terreur en provenance de Gaza et à la contrebande d’armes à destination du territoire palestinien ».

Il faut dire qu’en proposant des discussions sur la sécurisation de la frontière entre Gaza et l’Egypte, Hosni Moubarak répond à la principale exigence de l’Etat hébreu. Israël souligne que le manque de surveillance de cette frontière longue de 14 km a permis la construction de dizaines de tunnels. Ils servent d’abord à acheminer des produits de première nécessité qui font cruellement défaut en raison du blocus imposé par Israël. Mais ces tunnels ont également servi au Hamas pour faire rentrer armes et munitions.

Le gouvernement d’Ehud Olmert ne peut donc que se réjouir de voir l’armée égyptienne se mobiliser contre cette contrebande.

En échange, l’Etat hébreu semble prêt à accepter un cessez-le-feu qui pourrait évoluer ensuite vers un retrait des troupes israéliennes déployées actuellement dans la bande de Gaza.

Pour l’heure, le gouvernement israélien a annoncé l’arrêt quotidien des bombardements durant trois heures afin de permettre l’acheminement d’une aide d’urgence et le déplacement des équipes de secours qui, ces derniers jours, avaient les plus grandes difficultés pour parvenir à certains blessés.

La situation à 17h30 TU depuis Jérusalem

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« L'accalmie a permis d'évacuer des blessés ».

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Le Hamas, qui affirme étudier également la proposition franco-égyptienne, a immédiatement assuré qu’il cesserait également tout tir de roquettes durant ces trois heures.

Mais cette faible lueur d’espoir reste très fragile. D’abord parce que le gouvernement israélien laisse entendre qu’il faudra encore plusieurs jours pour discuter des modalités pratiques de la proposition égyptienne. Un laps de temps que l’armée israélienne entend mettre à profit pour poursuivre son offensive à Gaza.

La fin des combats n’est donc pas acquise. D’autant moins que le gouvernement d’Ehud Olmert ne s’est pas prononcé sur l’un des points du plan franco-égyptien les plus délicats : la levée du blocus imposé par les Israéliens à la bande de Gaza depuis la prise de contrôle du territoire par le Hamas en juin 2007. Cette exigence est bien évidemment celle du mouvement islamiste. Mais elle est également celle du président Mahmoud Abbas. Présent lors de la réunion du Conseil de sécurité mardi à New York, le président de l’Autorité palestinienne a appelé ses interlocuteurs à tout faire pour obtenir la fin « du siège suffocant » imposé au territoire palestinien. Cette demande palestinienne récurrente a peu de chance de recevoir l’accord de l’Etat hébreu. Il faut rappeler que le blocus a été maintenu alors que le Hamas observait, entre juin et novembre 2008,  une trêve dans ses tirs de roquettes.

Si le plan franco-égyptien peut donc susciter un timide espoir, douze jours après le déclenchement d’un affrontement majeur entre l’armée israélienne et le Hamas, il ne semble pas en mesure d’offrir une réelle perspective politique de règlement du conflit.

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« Ils sont des dizaines de milliers, ils brandissent des drapeaux libanais et palestiniens ».

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