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Zimbabwe/Afrique du Sud

Le président sud-africain vient régler la crise politique

par  RFI

Article publié le 16/01/2009 Dernière mise à jour le 16/01/2009 à 21:56 TU

Le président sud-africain Kgalema Motlanthe (g) et le leader zimbabwéen du MDC Morgan Tsvangirai.(Photo : Reuters/Montage RFI)

Le président sud-africain Kgalema Motlanthe (g) et le leader zimbabwéen du MDC Morgan Tsvangirai.
(Photo : Reuters/Montage RFI)

Le président sud-africain Kgalema Motlanthe emmènera lundi une délégation pour tenter une énième fois de ressusciter l’accord sur le partage du pouvoir entre Morgan Tsvangirai et Robert Mugabe. Pour la première fois, le nouveau président sud-africain procéderait donc à une réunion entre les deux protagonistes, remplaçant de fait le médiateur de la crise au Zimbabwe, l’ancien président Thabo Mbeki avec qui Tsvangirai ne souhaite plus traiter. L’accord de partage du pouvoir à Harare est au point mort depuis sa signature il y a quatre mois jour pour jour. Motlanthe assume depuis le mois d’août la présidence en exercice de la SADC, la Communauté pour le développement de l’Afrique australe. Tsvangirai, qui n’a pas mis les pieds au Zimbabwe depuis novembre, ne souhaite plus traiter avec l’ex-président sud-africain et médiateur Thabo Mbeki. Mais ce dernier, d’après Pretoria, sera bien du voyage  à Harare. La délégation comprendra aussi le président mozambicain Armando Guebuza. Leurs tâches s’avèrent ardues car les points d’achoppement sont nombreux.

Avec notre correspondant à Johannesburg, Nicolas Champeaux

Morgan Tsvangirai, qui deviendra Premier ministre si l’accord est un jour appliqué, a dressé jeudi à Johannesburg une longue liste de griefs. Outre la répartition des postes ministériels, il reproche à Mugabe d’avoir procédé à des nominations de ministres de façon totalement unilatérale, et pour des postes de premier plan. Tsvangirai exige aussi que Mugabe cesse de persécuter ses soutiens. Plus de quarante militants ont été kidnappés et certains torturés au cours des deux derniers mois. Le chef de file du Mouvement pour le changement démocratique (MDC) devra également sensibiliser Mugabe à la crise sanitaire qui foudroie le pays. Le 19 décembre dernier, Mugabe a déclaré qu’il n’y avait plus de choléra au Zimbabwe. Depuis, le nombre de vies emportés  par la maladie a doublé. On en recense aujourd’hui plus de deux mille. « Mugabe n’est pas un partenaire crédible mais il fait partie des solutions », a déclaré malgré tout Tsvangirai.

Frustré par la médiation timide de Thabo Mbeki, Tsvangirai semble compter désormais sur l’actuel président sud-africain Kgalema Motlanthe, pour acculer Mugabe à la concession. Pourtant, lors d’une interview la semaine dernière, Motlanthe a imputé de nouveau  à Tsvangirai la responsabilité de l’impasse politique au Zimbabwe.

Ces derniers mois, Morgan Tsvangirai a adressé à Mugabe une longue liste de griefs. Elle porte notamment sur les kidnappings et les arrestations arbitraires des membres du MDC. Plusieurs dizaines sont poursuivis pour trahison. Le régime Mugabe leur reproche d’avoir recruté des volontaires à une préparation  militaire au Botswana pour renverser Mugabe. « Une pure fabrication », a déclaré Morgan Tsvangirai.

Morgan Tsvangirai

Leader du MDC

« Le MDC est le Mouvement pour le changement démocratique. S'atteler à renverser un gouvernement à l'aide de méthodes non orthodoxes, va totalement à l'encontre de nos valeurs ».

16/01/2009 par Nicolas Champeaux