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UE/Guantanamo

Les Européens divisés sur l'asile aux prisonniers

par Maud Czaja

Article publié le 23/01/2009 Dernière mise à jour le 24/01/2009 à 07:21 TU

Le président américain Barack Obama a décrété jeudi la fermeture du camp de Guantanamo. Une décision saluée par l’Union européenne. Elle était depuis longtemps réclamée par les Européens mais sont-ils pour autant prêts à accueillir les anciens détenus ? Cette question sera abordée lundi lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères. Pour l’heure, les pays européens marchent en ordre dispersé.
Transport d'un prisonnier à l'intérieur du camp de Guantanamo.(Photo: AFP)

Transport d'un prisonnier à l'intérieur du camp de Guantanamo.
(Photo: AFP)

Il y a ceux qui sont prêts à accueillir d’anciens détenus, comme le Portugal. Il y a ceux qui laissent planer le doute : la France qui déclare qu’elle examinera les demandes « au cas par cas », la grande coalition allemande qui est ouvertement divisée sur la question et l’Espagne qui s’est uniquement engagée à étudier la question. Et puis il y a ceux qui sont catégoriques, ils ne prendront aucun prisonnier, c’est le cas des pays scandinaves, des Pays-Bas et de l’Autriche. Ces derniers soutiennent qu’il appartient aux Américains de régler un problème qu’ils ont eux-mêmes créé.

Les 27 n’arriveront sans doute pas à se mettre d’accord lundi lors de la prochaine réunion des ministres des Affaires étrangères. Leur objectif sera avant tout de tenter de définir les conditions dans lesquelles les détenus pourraient être accueillis dans l’Union européenne car, une fois entrés, ils peuvent librement circuler dans l’espace Schengen. Rien ne presse pour l’instant, l’accueil des prisonniers de Guantanamo n’est pas attendu dans l’immédiat. « Si d'une façon ou d'une autre nous pouvons contribuer à ce que la décision soit prise le plus rapidement possible, nous essaierons d'aider », a précisé le diplomate en chef de l'UE, Javier Solana.

Un premier test pour l’Union européenne

Cependant, cette question est un premier test pour les Européens. Pendant les huit années de mandat Bush, les 27 se sont toujours plaints de leur relation avec les Etats-Unis. L’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche est donc synonyme de nouveau départ mais cet enthousiasme pourrait être de courte durée.

La popularité de Barack Obama fait qu’il sera difficile de refuser certaines de ses demandes, la marge de manœuvre des Européens est donc bien plus réduite qu’au temps de l'administration Bush. Et après le dossier sensible de Guantanamo, arrivera celui de l’Afghanistan. Le président américain devrait réclamer de nouvelles troupes or, d’après un dernier sondage publié par The Financial Times, les populations européennes y sont en très large majorité opposées.