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Etats-Unis

Fermeture de Guantanamo : un juge s'oppose à Obama

par  RFI

Article publié le 30/01/2009 Dernière mise à jour le 30/01/2009 à 11:32 TU

Le juge américain James L. Pohl le 20 octobre 2004.(Photo : Annette Kyriakidesho/AFP)

Le juge américain James L. Pohl le 20 octobre 2004.
(Photo : Annette Kyriakidesho/AFP)

Le geste de défiance d'un juge militaire de Guantanamo qui a refusé, ce jeudi, de suspendre la procédure judiciaire lancée contre un détenu comme le demande la Maison Blanche. Le saoudien Abd al-Rahim est soupçonné d'avoir participé à l'attentat contre le Navire USS Cole en 2000 au Yémen et il risque la peine de mort. C'est la première fois qu'un juge ose défier ainsi la volonté du nouveau président américain.

« Le tribunal est tenu de se plier à la loi en vigueur et non à celle qui la remplacera dans l'avenir » fait valoir le juge James Pohl, pour expliquer son refus de se soumettre aux directives de la Maison Blanche. Au soir de son investiture le président américain Barack Obama a en effet demandé aux procureurs de suspendre pendant 120 jours les procédures en cours devant les tribunaux militaires de Guantanamo, afin de pouvoir réexaminer les cas des quelque 245 prisonniers toujours détenus sur la base américaine de Cuba.

Mais pour le juge James Pohl, une telle suspension n'est pas raisonnable : elle va à l'encontre des intérêts du public américain. « Je n'ai pas été convaincu par les arguments développés pour interrompre la procédure » fait valoir le juge, applaudi par les familles des victimes de l'attentat contre l'USS Cole, qui voient là une preuve d'indépendance des tribunaux militaires.

Le détenu Abd al-Rahim reste donc pour l'instant convoqué le 9 février prochain pour entendre lecture de l'acte d'accusation conformément à l'agenda initial du tribunal militaire. Il n'y a qu'un moyen de contourner le geste de défiance du juge Pohl : lever provisoirement toutes les charges qui pèsent contre ce détenu saoudien qui risque la peine de mort. C'est ce que demandent les avocats de la défense pour tous les détenus de Guantanamo, afin de mettre un terme clair à toutes les activités de ces tribunaux d'exception très controversés.